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En neuvième année d'internat, Amine L., qui a travaillé pendant trois ans dans un hôpital marseillais, a été mis en examen jeudi. Il est soupçonné d'apologie du terrorisme et aurait menacé de commettre un attentat.

Un ex-interne en médecine, Amine L., qui a travaillé pendant trois ans dans l’hôpital de la Timone à Marseille, a été mis en examen et écroué jeudi. Le jeune homme de 29 ans avait été expulsé de Turquie le 25 décembre dernier. Il est soupçonné d’apologie du terrorisme et d’avoir planifié de se rendre dans la zone irako-syrienne, selon une source judiciaire citée par Le Monde.

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Il était en neuvième année d'internat

Alors qu’il se faisait appeler "Albistouri" ou "Elbistouri" sur Internet, Amine L. a été mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle" et placé en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet de Paris. Jeudi, il avait été présenté à un juge antiterroriste après quatre jours passés en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste (SDAT), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Sa mère, qui vit en région parisienne, a expliqué aux policiers qu'elle n'avait  jamais détecté le moindre signe de radicalisation  chez son fils. Ses autres enfants font tous des études supérieurs, médecine, une thèse à Taiwan ou l'Ecole normale supérieure, indique France Bleu.

Le jeune homme, qui travaillait à l’époque dans les services hospitaliers marseillais et était en neuvième année d'internat, s’est radicalisé en rejoignant un groupe de mouvance djihadiste, explique l’enquête. Interrogé par BFMtv, un médecin et collègue d'Amine L. parle de quelqu'un de normal : "C'était un interne qui effectuait son travail comme les autres. Il était solitaire, il avait peu d'amis. Il avait de bonnes connaisances théoriques et pratiques." 

Daech cherche à recruter des médecins

S'il était discret au travail, Amine L. se rendait pourtant sur plusieurs sites djihadistes et menaçait sur Twitter de commettre un attentat. Des actes douteux qui ont éveillé les soupçons des autorités. Finalement, après s’être rendu en Turquie en octobre dernier, l’individu a été expulsé du pays avant d’être arrêté en France. Sur lui, les policiers ont découvert "plusieurs téléphones, des cartes SIM, du matériel informatique, 1 940 euros en liquide et 37 pièces d’or dont la valeur avoisine les 8 000 euros", indique Dominique Rizet, consultant police-justice de la chaîne.

Pour Nicolas Hénin, consultant terrorisme à BFMtv, le profil de cet ex-interne est atypique, mais "en même temps", estime-t-il, "ça n’est pas tellement surprenant que Daesh cherche à recruter des médecins. Parce qu’au final, les groupes terroristes, ce sont des armées, d’une certaine façon. Et les armées ont un grand besoin de spécialités.".

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