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La cour d'appel de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a décidé mardi que les héritiers d'une femme qui a gagné 874.000 euros au loto en 2005 vont pouvoir toucher l'intégralité de cette somme. Retour sur huit ans de bataille judiciaire.
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Quand gagner au loto relève davantage du cauchemar que du rêve. En 2005, trois amis en cure thermale à Aix-les-Bains, Suzanne, Monique et Justin, décident de jouer six grilles de "Loto flash". C’est alors Justin qui se charge d’aller acheter les tickets et de les remettre ensuite à ses deux amies. Surprise : Suzanne découvre avec joie que sa grille comporte les six numéros gagnants. Loin de partager son excitation avec ses voisins de chambre, l’octogénaire n’en parle qu’à sa fille et à son gendre, bien décidée à ne pas partager le gain d’un montant de 874.000 euros avec ses camarades de jeu. Les trois membres de la même famille ont ensuite encaissé les chèques de la Française des jeux. Découvrant quelques temps plus tard que leur amie avec gagné le pactole, Monique et Justin ont ensuite contesté sa victoire et même déposé plainte pour vol et abus de confiance.


Les enfants poursuivent l’action au civil

C’est à ce moment là que le marathon judiciaire a commencé pour Suzanne et ses enfants. Au cours des huit années de procédure, les deux-tiers de la somme gagnée ont été placés sous séquestre tandis que la fille et le gendre de la gagnante ont été mis en examen.  Ils ont ensuite bénéficié d’un non-lieu en 2010. Et alors que les trois amis de la cure thermale sont décédés au cours de la procédure, leurs enfants ont repris leur combat judiciaire. Les deux petites-filles de Justin et le fils de Monique ont ainsi poursuivi l’action intentée au civil par leurs aïeuls avant d’être déboutés en janvier 2011. Une décision qui a été confirmée mardi par la cour d’appel de Nancy.

La fille et le gendre de Suzanne ont donc pu empocher l’intégralité de la somme gagnée par Suzanne. Ils se sont déclarés "soulagés que cette longue affaire se termine". Selon eux, "il n’y avait pas de jeu en commun mais bien une individualisation des grilles au loto. Chacun des joueurs s’était vu remettre deux grilles personnelles".

"Je suis assez décontenancé, car la parole du buraliste, qui avait indiqué que les trois retraités s'étaient présentés comme les trois gagnants, n'a pas été prise en compte", a quant à lui déclaré l'avocat des plaignants, Me Claude Bourgaux, qui n'a pas exclu de former un pourvoi en cassation. Celui-ci ne serait toutefois pas suspensif de la décision de la Cour.