abacapress
Humiliations, viols, coups… Accusée de violences physiques et mentales, Françoise Dercle, ancienne tête pensante d'une secte, est soupçonnée d'avoir abusé de ses adeptes. Elle est aujourd'hui face à la justice et doit répondre de ses actes.

© abacapressFrançoise Dercle est aujourd’hui face à la justice. Celle qui se faisait appeler la « Reine » était à la tête d’un mouvement sectaire. Elle disait être la femme de Dieu, l’incarnation du Saint-Esprit, et se livrait à de nombreux abus sur les adeptes de sa communauté, des personnes fragiles qui lui étaient dévouées corps et âmes. Ancien professeur d’Anglais (dans un établissement catholique !), elle est accusée de violences physiques et mentales et doit répondre de ses actes devant le tribunal correctionnel de Lisieux.

Françoise Dercle a été arrêtée en juin 2007. Elle dirigeait alors la communauté du Parc d’accueil, un lieu qui se voulait œcuménique et où l’on venait trouver la spiritualité, mais qui n’était autre que l’enfer sur terre pour ses adeptes. Véritable mouvement sectaire, son gourou se livrait en réalité à des pratiques criminelles : humiliations, violences physiques et psychiques, attouchements sexuels, viols en réunion… « Un véritable cas d’école » pour Me Rouiller, avocat de l’une des victimes.

Françoise Dercle ne « recrutait » que des personnes fragiles, malades, souffrant de handicaps ou en proie à un profond mal-être, se faisant passer pour une sorte de sauveur, et s’assurant ainsi une parfaire emprise sur ses disciples. Dans la maison, siège de l’association, Françoise Dercle régnait telle un maître entouré d’esclaves et dirigeait tout. Le gourou préconisait ainsi la délation, prétexte ensuite à des séances d’humiliation publiques qu’elle avait baptisées « cœur à cœur » et qui se terminaient en orgie. Dans ses « mêlées célestes », ses adeptes de pressaient autour d’elle, espérant être embrassés par leur « déesse ». Puis elle composait des couples, forçant ainsi des fils à coucher avec leur mère, des femmes, et forçait aussi des enfants à participer. Le moindre refus donnait lieu à des châtiments corporels. Françoise Dercle leur extorquait aussi leur argent, déclarant que leur « réussite financière était un don de Jésus » et qu’il fallait donc lui rendre son argent.

Ses victimes, dont certaines dans une détresse  psychologique intenses sont aujourd’hui sous curatelle, se disent brisées. D’autres ont confié aux enquêteurs que cette expérience aurait pu se terminer par un suicide collectif. Son procès s’est ouvert aujourd’hui, Françoise Dercle doit désormais répondre de ses actes devant la justice.