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Les tombes de nos morts peuvent-elles être connectées et suivant quelle règlementation ? Ce sont ces questions écrites qui ont été récemment posées au gouvernement par Jean-Pierre Sueur, sénateur PS. Planet.fr fait le point sur les cimetières 2.0.

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Le sénateur PS Jean-Pierre Sueur a récemment posé une question écrite au gouvernement. Celle-ci portait sur La "réglementation applicable aux nouvelles technologies susceptibles d'être mises en œuvre dans les cimetières". En d’autres termes, comment encadrer et réglementer l’arriver des nouvelles technologies dans les cimetières ?

Si l’on court désormais toute sa vie pour être à la pointe de la technologie, on pourrait penser que, a priori, cette quête s’arrête à la mort. Et pourtant… Depuis quelques années se développe (notamment outre-Atlantique) une nouvelle mode : celle de la tombe connectée. Afin que le défunt reste branché, il suffit de coller un code QR (Quick Response) sur sa pierre tombale. Il s’agit d’un code-barres sous forme de petits carrés à modules noirs, notamment utilisés dans le commerce pour obtenir des informations sur un produit. Le code, lorsqu’il est scanné, renvoi à un page internet où sont exposés quelques détails de la vie du mort. La famille et les amis peuvent apporter des photos de naissance, de mariage, des liens généalogiques, etc… Toutes ces données seront collectées par les entreprises qui proposent ce genre de service, comme par exemple la société ScanEpitaphe qui équipe les ossuaires du Poitou.

Ainsi, les visiteurs du cimetière pourront, s’ils sont équipés d’un Smartphone ou d’une tablette dotée d’une connexion Internet, scanner le code QR qui est apposé sur un coin de la tombe, ce qui les renverra à une page web spécialement créée qui expose la vie du mort.

Selon le magazine Funéraire Info, cette mode est loin d’être entrée dans les usages en France. Toutefois, la question de la règlementation reste posée.

En effet, comme le souligne le sénateur du Loiret "les informations auxquelles renvoie le code QR peuvent facilement être modifiées à distance. En outre, elles ne peuvent pas être lues immédiatement, puisqu'il faut recourir à un smartphone ou à une tablette électronique pour y avoir accès". De plus, il s’interroge sur le risque de perte de contrôle par les autorités sur ces codes QR. "le contrôle du maire sur le respect par ce dispositif de l'ordre public et de la dignité des lieux (absence de publicité commerciale ou de mentions contraires aux bonnes mœurs) est donc rendu plus difficile" assure t-il.

Le nouveau ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve devrait répondre aux inquiétudes émises en précisant "les règlementation que doivent appliquer les maires en ce qui concerne l'éventuelle installation et les modalités de mise en œuvre de tels dispositifs".

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