abacapress
Le "JO" publiait chaque jour depuis 1869 de nombreux textes administratifs mais aussi d'intérêt public. L'héritier du plus vieux journal français, "La Gazette", cessera d'être imprimé à la fin de l'année.

Après un siècle et demi de service, le Journal Officiel (JO) va cesser d’être imprimé à la fin de l’année pour être entièrement numérisé, comme le rapporte le JDD. Avant sa disparition papier, voici les cinq choses à savoir sur le "JO".

L’histoire du Journal Officiel

Pour retrouver les origines du Journal Officiel, il faut remonter près de quatre siècles auparavant. En effet, le "JO" est l’héritier de La Gazette de Théophraste Renaudot, le premier journal paru en France en 1631. Un organe officiel qui se transformera au fil du temps pour devenir le Journal Officiel dont le premier numéro est paru le 1 er janvier 1869, sous le Second Empire. L’année suivante, le Journal Officiel devient le seul organe pouvant publier les actes législatifs et réglementaires. C’est à la bibliothèque du ministère de l’Education nationale que sont conservés tous les numéros du "JO".

Que contient-il ?

Tout ce que le citoyen doit savoir sur le fonctionnement des institutions et leur production est retranscrit dans le Journal Officiel. Lois, ordonnances, décrets, remaniements… depuis près de quatre siècles, tout ce qui régit la vie des Français y est contenu.

A lire aussi - La réforme du collège inscrite au Journal officiel

Dans le "JO" sont également inscrits les promotions de la Légion d’honneur, les changements de nom à l’état civil, les créations d’associations et même les résultats du Loto, du Keno et du Loto Foot.

Le Journal Officiel en chiffres

Véritable encyclopédie des actes officiels, le "JO" papier coûte 2,70 euros tandis que l’abonnement annuel est de 360,30 euros. En 2014, sur 23 879 pages papier et 62 672 pages PDF, 31 425 textes y ont été publiés, dont 84 lois. "Cette même année, 12,3% des textes provenaient du ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique ainsi que des Finances et des Comptes publics. Le Premier ministre arrive en 2e position avec 7,9% des textes.", souligne le JDD.

Pourquoi la fin du papier ?

Pour répondre aux exigences modernes et au déclin de sa diffusion papier. En effet, entre 1997 et 2014, le nombre d’abonnés au JO est passé de 48 913 à seulement 2 489. A l’inverse, les abonnés numériques ne cessent d’augmenter pour atteindre aujourd’hui 70 000 personnes.

Si la numérisation totale est prévue pour janvier de l'année prochaine, elle n'est pas tout récente. En 1982, déjà, le "JO" était consultable sur le Minitel via le 3615 Joel (Journal Officiel Electronique en Ligne). C’est principalement en 2004 qu’a débuté la version numérique du Journal Officiel. A l’époque, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, évoquait une économie de 800 tonnes de papier, soit "plus de 20 000 arbres".

Le JO au cœur d’une récente polémique

Le Journal Officiel a été récemment au cœur d’une polémique après la publication erronée d’un document du ministère de l’Education nationale sur les heures consacrées pour chaque matière au lycée. Le ministère avait envoyé ce document au "JO" mais, suite à sa publication, certains avait remarqué qu’il manquait des heures d’Histoire-Géographie, de Philosophie, et d’Economie à plusieurs classes du lycée.

Dans un contexte très tendu autour de la réforme du collège voulu par Najat Vallaud-Belkacem, il n’a pas fallu longtemps pour que la polémique enfle. Cependant, l'écueil a été décelé : il s’agissait d’une erreur "de manipulation dans les services du Journal officiel, lors de la recomposition des tableaux transmis par le ministère de l’Education nationale". Comme quoi, le Journal Officiel est à prendre très au sérieux…

Vidéo sur le même thème : Réforme du collège : le député UMP Solère confirme l'abrogation si l'UMP l'emporte en 2017