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Victime d'un AVC pendant sa journée de travail, une factrice aurait été contrainte par son supérieur de finir ce qu'elle était en train de faire, avant de pouvoir appeler les secours. Six mois après les faits, elle l'attaque en justice. 

Le 19 février dernier, une factrice de Villeneuve d’Ascq, dans le Nord, a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) sur son lieu de travail. Selon les informations de France 3 qui relaie cette histoire, la jeune femme âgée de 25 ans et mère de 25 ans se serait sentie mal dès son réveil. Elle aurait alors appelé son supérieur hiérarchique pour l’en informer, mais celui-ci l’aurait contrainte à venir travailler, arguant qu’il manquait déjà des effectifs dans l’équipe "Il m’a mis la pression", assure la mère de famille.

"Finis ton travail, on appellera les pompiers tout à l'heure"

Mais une fois sur place, l’état de la factrice ne s’est pas amélioré, au contraire. Victime de maux de tête, elle ne sentait plus l’un de ses jambes et l’un de ses bras la faisait souffrir. A plusieurs reprises, elle serait allée voir son supérieur pour l’en informer. "Vers 6h40, je me suis sentie très mal, je suis allée plusieurs fois dans le bureau de l’encadrant qui m’a dit : ‘Finis ton travail, appellera les pompiers tout à l’heure", s’est-elle souvenue dans les colonnes de La Voix du Nord. Trois heures plus tard, les douleurs de la postière ne s’atténuant pas, un de ses collègues a finalement pris les devants et demandé à son tour à leur direction d’appeler les secours. Mais là encore, il essuie un refus. "Ils m’ont répondu que je n’étais pas médecin, je me suis énervé et j’ai appelé les secours", a raconté ce dernier, syndicaliste et membre du CHSCT.

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Finalement prise en charge par une ambulance privée, la mère de famille a été admise à l’hôpital où on lui a appris qu’elle avait été victime d’un AVC sur le côté droit de son cerveau. Hospitalisée pendant six jours en soins intensifs, elle est depuis rentrée chez elle mais se plaint aujourd’hui des séquelles dont elle souffre. "Je ne peux plus faire ce que je veux avec mes enfants en bas âge, et dès que j’ai une distance à parcourir, je dois prendre les béquilles", a-t-elle décrit auprès de France 3. Aussi, a-t-elle décidé d’attaquer ses trois supérieurs pour non-assistance à personne en danger. De son côté, La Poste réfute ces accusations, arguant notamment qu’un de ses supérieurs a "contacté le 15, alors qu’elle ne souhaitait pas l’intervention des pompiers".