abacapress
Le tribunal administratif de Grenoble a récemment contraint la prison de Saint-Quentin-Fallavier à servir des plats halal aux détenus musulmans qui le souhaitent. La justice a fait valoir la liberté de religion.

© abacapress

La décision est tombée : la justice a décidé d’enjoindre à la maison d’arrêt de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) de servir des repas entièrement halal aux détenus de confession musulmane qui en feraient la demande, et ce, au nom de leur liberté de religion. "C'est une décision très importante, la première fois qu'une juridiction administrative condamne un établissement pénitentiaire à servir des plats halal aux détenus", a souligné Me Alexandre Ciaudo, le conseil du plaignant, confirmant ainsi une information de France Bleu Isère. Selon le tribunal, le principe de laïcité "impose que la République garantisse le libre exercice des cultes" et qu'il ne fait donc "pas obstacle à ce que les détenus de confession musulmane se voient proposer des menus comportant des viandes respectant les rites confessionnels de l'islam".

Le directeur a trois mois pour appliquer la décision du tribunalL’affaire a débuté en mars dernier lorsqu’un dénommé Adrien K. a demandé au directeur de la prison de bien vouloir permettre que ses détenus de confession musulmane puissent disposer de menus composés à partir de viande halal. Une requête à laquelle le directeur a refusé de donner suite. Suite à ce refus, Adrien K. a décidé de saisir le tribunal administratif, ce qui a donné lieu à la  décision que l’on connaît. Rendue le 7 novembre,  celle-ci contraint ainsi le directeur à servir "régulièrement" des menus composés de produits halal et ce, "dans un délai de trois mois".

"Pas de surcoût prohibitif"Le tribunal administratif de Grenoble a par ailleurs précisé que sa décision n’entraînerait "pas de surcoût prohibitif" pour l’établissement pénitentiaire, ni de "difficulté technique particulière". icolas Ferran, responsable juridique de l'Observatoire international des prisons (OIP) a, quant à lui, prévenu : "si la prison de Saint-Quentin-Fallavier n’applique pas cette décision, « elle risque de se retrouver confrontée à une vague de contentieux".