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Faute d'orthographe, manque d'effectifs, fausse piste... La police allemande recherche l'auteur de l'attentat de Berlin, mais avec beaucoup de difficultés ! Apprenez quelles erreurs elle a commises, et quelles opportunités elle a manquées.
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Une faute d'orthographe dans un mandat

Dans sa recherche du suspect de l'attentat de Berlin, la police a conduit une perquisition dans un centre de réfugiés. L'homme y aurait passé plusieurs jours, et l'étude du lieu ainsi que les témoignages de ses occupants ont permis de faire avancer l'enquête.

Le problème, c'est que cette perquisition a été retardée, comme l'explique BFM TV. En effet, une faute d'orthographe dans le mandat de perquisition présenté mercredi l'a invalidé, et les enquêteurs ont dû prendre le temps d'en demander un nouveau avant de poursuivre leurs recherches, perdant un temps précieux.

La police a suivi une fausse piste

Les papiers du suspect ont été retrouvés dans le camion fou. Ils étaient intacts et auraient dû permettre aux enquêteurs de l'identifier rapidement. Pourtant c'est sur un autre homme, arrêté le mardi, qu'ils ont focalisé leur attention.

Après deux heures passées à l'interroger, les policiers se sont rendus compte qu'il était innocent... Et que le tueur, en fuite, avait désormais une journée d'avance sur eux.

Le principal suspect était connu de la police

Le principal suspect de l'attentat commis lundi à Berlin a pour nom Anis A., mais on ne sait pas encore s'il a commis l'acte lui-même ou s'il s'agit d'un complice du tueur, par exemple. La police lui connaissait des liens avec des salafistes, selon Europe 1.

L'homme a notamment été impliqué dans une enquête sur un prédicateur prônant le djihad. Pendant toute l'année 2016, il a été placé sous surveillance. Cela ne l'a pas empêché d'échapper au radar des autorités.

Le problème du système fédéral

Le fontionnement de l'État allemand est différent de celui de la France. En Allemagne, le gouvernement est divisés en plusieurs Länder, des régions possédant chacune ses propres autorités, et notamment son propre service de l'Intérieur. Or, puisque la recherche du suspect s'est étendue à tout le pays (et même à l'espace Schengen), les services doivent communiquer entre eux, non sans difficulté selon BFM TV.

Leur nombre s'avère malheureusement un handicap et leur coordination en pâtit. C'est l'une des raisons pour lesquelles la chasse à l'homme n'a toujours rien donné, et que le gouvernement en est réduit à proposer la somme de 100 000 euros à quiconque peut permettre d'appréhender le suspect.

Des services moins efficaces qu'en France

Pour ne rien arranger au problème de coordination entre les Länder, les services de renseignement allemands sont beaucoup moins efficaces et beaucoup moins fournis que leurs équivalents français, mieux préparés aux attentats que leurs collègues outre-Rhin. D'après David Khalfa, de l'Institut Prospective & Sécurité en Europe (IPSE), interrogé par Centre Presse, l'Allemagne accuse même "un gros retard technologique en matière de recueil de renseignement".

"Il faut entre quatre et dix agents pour surveiller une personne", précise l'expert au site. Or "les services de renseignement allemands sont beaucoup moins nombreux que les services de renseignement français", explique un consultant de BFM TV, Dominique Rizet.

On le soupçonnait de préparer un attentat

On pouvait le lire noir sur blanc dans son dossier : le suspect était considéré comme un possible terroriste. Le document indiquait même qu'il "pouva(i)t passer à l'action".

Les enquêteurs se basaient sur une enquête visant Anis A., qui aurait projeté de commettre un cambriolage. Un délit sans lien apparent avec le terrorisme, excepté que l'argent aurait servi à acheter des armes à feu en prévision d'un attentat.

Plusieurs fois, il a été arrêté... et relâché

Outre ses accointances avec des prédicateurs et ses intentions belliqueuses, le suspect a été interpellé plusieurs fois pour trafic de drogues. Toutefois, comme pour toutes les affaires dans lesquelles il a été impliqué, les autorités n'avaient pas de preuves suffisantes et ont dû le relâcher.