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Une Amiénoise de 32 ans a été condamnée mercredi à 36 mois de prison, dont 12 avec sursis, par le tribunal correctionnel d'Amiens. La jeune femme a été reconnue coupable de séquestration, de complicité d'enlèvement, d'extorsion de fond et d'abus de faiblesse.

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Manipulatrice à souhait, une femme mariée a réussi à berner trois hommes durant plusieurs années, leur extorquant plusieurs milliers d'euros. Son mari, son amant et un naïf des Pyrénées orientales qu'elle prétendant aimer, n'y ont vu que du feu.
Le tribunal correctionnel d'Amiens a condamné cette Amiénoise de 32 ans à 36 mois de prison dont 12 avec sursis, a indiqué son avocat, Me Guillaume Demarcq. "Elle a une structure de personnalité assez particulière, c'est ce que j'ai plaidé", a-t-il expliqué.
Dans cette affaire qui sort de l'ordinaire, elle a été condamnée pour séquestration, complicité d'enlèvement, extorsion de fond et abus de faiblesse. Son amant, qui avait participé aux faits en tant qu'homme de main, a écopé de deux ans dont un avec sursis.

12.000 euros en deux ans
La pseudo amoureuse transie avait repéré sa proie lorsqu'elle travaillait pour un site d'effeuilleuses sur internet via webcam. Sentant le grand intérêt pour ses charmes d'un habitant des Pyrénées orientales, elle a violé une règle de base du site (pas de contact avec les clients) en lui communiquant de fausses coordonnées personnelles.
S'étant ensuite fait renvoyer par le patron du site, elle a alors travaillé pour son propre compte, réussissant à se faire envoyer en deux ans par le Pyrénéen 12.000 euros par mandats. Pour les toucher, elle présentait la pièce d'identité de sa meilleure amie, qui s'était suicidée en 2010, n'ayant pas voulu donner son vrai nom au généreux donateur. Affirmant qu'elle l'attendait à Amiens pour se fiancer avec lui, elle a ensuite attiré l'homme dans un piège, en abusant en même temps de la crédulité de son amant en titre.

Un véritable guet-apens
A son arrivée, attiré dans un chemin isolé, le Pyrénéen s'est retrouvé ficelé dans un coffre de voiture, battu et dépouillé des 1.400 euros qu'il avait sur lui pour payer les frais des fiançailles. Selon l'enquête, l'amant croyait sincèrement qu'il protégeait sa dulcinée d'un malade qui la harcelait. Relâché un peu plus tard, le Pyrénéen, affligé d'un QI assez faible, d'après une expertise, s'est précipité à la gendarmerie, inquiet pour sa belle, qu'il croyait aux mains d'un violent désaxé. Les gendarmes, ayant retrouvé assez facilement les deux coupables, ont convoqué le mari, soupçonné d'être le chef d'orchestre, et l'ont placé en garde à vue pour recel, avant de constater qu'il n'avait rien su des activités de sa femme depuis des années.