Affaire Maëlys : pourquoi les révélations sur la "forme blanche" nuisent à l'enquête ?
Prévue jeudi 19 octobre devant les juges d'instruction, une audition de Nordahl L., suspect numéro un dans l'affaire Maëlys, a été reportée à la demande de la défense. En cause, la publication le même jour dans la presse de la photo révélant "une forme blanche". 

Il ne devait pas y avoir de fuites afin qu'il ne puisse pas ajuster ses réponses. Et puis finalement si... Ce jeudi 19 octobre, alors que Nordahl L. devait être de nouveau entendu devant les juges, son audition a finalement été reportée au 27 octobre prochain à la demande de son avocat.

Pourquoi ?

L'homme de 34 ans devait être confronté aux derniers éléments du dossier : à savoir une photo montrant "une forme blanche" située côté passager dans son Audi A3 la nuit où la fillette a disparu. Révélée dans la presse, l'information a très rapidement atteint les oreilles de son avocat. Lequel a, d'emblée demandé un report de l'audition estimant qu'il n'avait pas encore eu accès à l'intégralité du dossier.

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Effet de surprise raté

Mais ce qui fait davantage grincer les dents des enquêteurs, c'est bien la compromission de l'effet de surprise. Depuis plusieurs semaines, les gendarmes conservaient ce cliché pris par une caméra de vidéosurveillance de Pont-de-Beauvoisin dans la nuit du 26 au 27 août dernier vers 3 heures du matin. Soit le créneau durant lequel Nordahl L. avoue avoir effectué des allers retours pour changer son short taché de vin et qui correspond à celui de la disparition de Maëlys. Compte tenu de cette fuite, le suspect "qui a réponse à tout" dispose désormais de tout le temps nécessaire pour ajuster ses réponses d'ici le 27 octobre. Ce que déplore le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat. Ne souhaitant "ni infirmé, ni confirmé" ces dernières informations, il a toutefois simplement fait part de son désappointement quant à "la violation du secret de l'instruction".

Que voit-on sur la photo ?

Pour l'heure, le cliché en question est loin d'avoir livré tous ses secrets. Quant aux experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) de Pontoise, ils tentent toujours de le faire parler. Cependant, les enquêteurs pensent que la fameuse "forme blanche" située côté passager dans l'Audi A 3 n'aurait rien d'un effet d'optique. Habit, présence humaine ? Les interrogations vont bon train. Ce qui est certain en revanche, c'est que la fillette portait ce soir là une robe blanche. Un élément qui vient s'ajouter au dossier déjà lourd du principal suspect. De son côté, Maître Fabien Rajon, l'avocat des parents de la fillette, appelle à la plus grande prudence.

12 enquêteurs à plein temps

Après plus de 40 jours passés en détention, Nordahl L. continue de nier toute implication dans l'enlèvement de la petite Maëlys. Sur le terrain, une cellule de 12 enquêteurs de la section de recherches de Grenoble travaillent à plein temps sur l'affaire. Pour poursuivre les investigations, ils sont accompagnés de pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) et de la communauté de brigades de La Tour-du-Pin. Mais la petite Maëlys demeure introuvable.

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