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Tandis que la cour d'assises de Haute-Loire est sur le point de rendre son verdict à l'encontre de la mère de la fillette, Nicolas Chafoulais, le père de Fiona, s'est exprimé ce vendredi 9 février à la barre. 

Durant près de deux heures, le père de la fillette a livré un témoignage bouleversant empreint de douleur. Il s'est attelé à porter la voix de son autre petite fille dont il a la garde. Laquelle est désormais âgée de sept ans (deux ans au moment des faits). "Elle demande où est sa sœur, que tu dises où elle est et pourquoi t'as fait ça !". Et de poursuivre : "Bourgeon, ses enfants, qu'on sache où est Fiona, elle n'en a rien à foutre ! La seule chose qu'elle ne veut pas, c'est passer 20 ou 30 ans en prison".

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"T'es pas prête de la revoir !"

De fait, si le père de la petite Fiona, disparue en 2013 et dont le corps n'a jamais été retrouvé, s'est emporté ce vendredi, c'est également parce qu'il redoute une chose... A savoir que Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, puisse être libérée dans les prochaines années. Ce d'autant plus, révèle Le Point, que son ancienne compagne (condamnée à 5 ans de prison en première instance) a toujours indiqué vouloir revoir ses enfants lorsqu'elle en sortirait.

Si le verdict, dont l'issue est attendue aujourd'hui ou demain, est confirmé en appel, Cécile Bourgeon pourrait donc être relâchée. "Alors quand j'entends qu'elle veut la revoir en sortant ! T'es pas prête de la revoir ! Je te le garantis ! Tu peux te planquer, cela n'arrivera pas !", s'est indigné, en pleurs, Nicolas Chafoulais en évoquant son autre fille.

"Je sais ce qu'elle peut faire"

Deux semaines après le début des audiences, la tâche s'annonce donc plus que délicate pour les jurés. A cela, s'ajoutent les nouvelles suspicions selon lesquelles la fillette aurait été violée puis brulée avant d'être enterrée dans un bois près de Clermont-Ferrand. Sauf que Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf nient toujours les faits et s'accusent mutuellement. Ils ne parviennent, d'ailleurs, pas à s'entendre sur la chronologie des évènements et sur ce qu'il s'est réellement produit la semaine de la mort de la fillette.

"Je ne reconnais pas ma fille dans les propos de Berkane et Bourgeon. Ma fille n'a jamais été compliquée à gérer. Ce qu'ils décrivent de ma fille, ce n'est pas elle. Madame Bourgeon n'est pas victime au point où elle le dit. Je l'ai vue se mettre en colère et je sais ce qu'elle peut faire. Elle sait s'énerver, elle sait menacer. Je me demande ce que ma fille a fait pour mériter ça. J'aimerais bien avoir une réponse. Ça m'étonnerait que j'en aie une de leur part", a conclu Nicolas Chafoulais.

Reste également, la problématique des grands-parents maternels de Fiona et de sa petite soeur. Selon le père, "Ils prennent trop parti pour leur fille. Ce n'est plus possible. Quand E. rentre de vacances et qu'elle me dit que sa mère n'a rien fait, qu'elle ne comprend plus rien, je suis désolé, il y a un jugement, il y a une procédure. ». Et de conclure, toujours en larmes à la barre : "Ça vous arrive de vous demander ce qu'elle serait devenue Fiona ? Aujourd'hui. Elle aurait 10 ans...".

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