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Alors que le Journal du Dimanche a révélé ce week-end un rapport confidentiel de 2007 chiffrant jusqu'à 5.800 milliards d'euros une catastrophe nucléaire en France, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire assure que ces chiffres ne sont pas « réalistes ».

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Faut-il revoir à la baisse le coût d’un accident nucléaire évoqué dans le rapport de 2007 ? Dans son édition de ce week-end, le Journal du Dimanche (JDD) a en effet indiqué que ce document confidentiel faisait était d’un coût maximum de 5.800 milliards de dollars pour une catastrophe nucléaire en France. Mais l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRNS) a ensuite réagi et tenté de calmé le jeu. L’auteur de ce rapport, l’économiste Patrick Momal a ainsi expliqué qu’ "il s’agit de vieux chiffres rudimentaires". "Nous avions à l’époque utilisé un code rudimentaire ne prévoyant qu’une seule météo, celle prévalant au site de l’accident", a-t-il également précisé avant d’ajouter qu’une nouvelle étude avait depuis été réalisée et que celle-ci avait un code plus élaboré.


Une fourchette de 250 milliards à 1.000 milliard d’euros maximum

Rendue publique il y a un mois, cette nouvelle étude de l’IRSN a, quant à elle, évalué le coût médian d’un accident nucléaire en France à 430 milliards d’euros. Selon ce document, la fourchette pour un tel accident majeur avec des rejets radioactifs irait de 250 milliards à 1.000 milliard d’euros maximum pour le scenario le plus grave. Des prévisions donc bien loin de celles annoncées dans le rapport confidentiel de 2007 cité par le JDD. Selon le journal, les 5.800 milliards d’euros estimés il y a six ans incluaient non seulement les pertes économiques mais également les coûts environnementaux et les dépenses de santé. Il s’agissait alors, toujours selon le JDD, du pire scenario envisageable dans lequel 5 millions de personnes devaient être évacuées et dans lequel les répercussions économiques se faisaient ressentir sur une zone de plus de 800.000 km², abritant 90 millions de personnes au total. Insistant sur le fait que le rapport de 2007 n’est plus d’actualité, Patrick Momal a notamment justifié les estimations de l’IRNS revues à la baisse par le fait que "la météo extrême prévue dans l’étude de 2007 n’est pas réaliste".

De son côté, Greenpeace a demandé à Delphine Batho, la ministre de l’Ecologie de publier immédiatement l’intégralité du rapport "afin de le verser au débat en cours sur la transition énergétique". Le ministère en charge de ces questions a, quant à lui, annoncé que "l’IRSN a d’ores et déjà indiqué que ces travaux de recherche qui dataient de 2007 et leur actualisation récente seraient rendus publics".