AFP
L'enseignant Bernard Lecherbonnier a publié en 2014 "La fatalité de l'an XV", un ouvrage dans lequel il montre que les années finissant en 15 sont des tournants à chaque siècle.

Bernard Lecherbonnier, professeur à l’université de Paris-XIII et auteur de nombreux romans et essais historiques, a publié en novembre 2014 avec Serge Cosseron, historien, un livre intitulé La fatalité de l’an XV. Dans cet ouvrage, les deux auteurs expliquent que les années en 15 étaient systématiquement décisives et déterminaient en grande partie l’évolution du pays pour les années restantes du siècle. Pour preuve, les auteurs ont pris pour exemple des évènements majeurs de l’histoire de France : Azincourt en 1415, Marignan en 1515 ou encore Waterloo en 1815.

A lire aussiJacques Attali : ses prédictions (catastrophiques) pour 2016

L’année 2015 ne devait pas échapper à la règle, et, au vu des attentats de janvier et novembre, l’hypothèse s’est donc avérée pour le moins exacte. Le quotidien gratuit 20 minutes a contacté Bernard Lecherbonnier pour avoir son ressenti sur l’année qui s’achève.

Trois évènements survenus cette année vont marquer l’histoire

"Trois événements ou séries d’événements survenus cette année vont marquer l’histoire, selon moi, assure au quotidien le professeur. D’abord, la vague d’attentats qui a frappé la France : il n’y a qu’à voir l’écho international qu’elle a suscité et les conséquences qu’elle a déjà eues sur la diplomatie. Ensuite, les guerres en Ukraine et en Syrie, qui ont déstabilisé le monde et plus particulièrement l’Europe (…) Et enfin, il y a cette maladie qui a atteint notre démocratie et dont les effets se sont manifestés cette année lors des élections : notre régime politique est en crise, ses acteurs ne savent plus faire des propositions et ils ont laissé le Front national devenir une alternative."

Quant à l’année 2016 à proprement parler, Bernard Lecherbonnier explique que "lorsqu’un nouveau cycle démarre, il faut entre cinq et dix ans de transition. On entre tout juste dans une période de trouble. La clé, c’est le politique. Tant qu’on n’aura pas trouvé une nouvelle manière de construire l’Europe, on ne sortira pas de la crise."

Vidéo sur le même thème : Attentat déjoué près d'Orléans : les précisions de Bernard Cazeneuve