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Suite à l'instauration de l'état d'urgence, de nombreuses personnes perquisitionnées font état de dérives de la part des forces de l'ordre. Parmi celles-ci, Ismaël Boudjekada, dont nous avions fait le portrait en mai dernier.

Alors que l’exécutif réfléchit à une prolongation de l’état d’urgence à six mois, de nombreux témoignages affluent pour raconter les méthodes musclées des forces de l’ordre qui perquisitionnent à tout va. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, vient ainsi d’annoncer que depuis le début de l’état d’urgence, ce sont 2 235 perquisitions qui ont eu lieu sur toute la France.

Parmi ces personnes qui ont subi les contrecoups d’une perquisition, Ismaël Boudjekada, dont nous avions fait le portrait en mai dernier. Le jeune homme âgé de 20 ans est en effet le plus jeune candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2017.

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"Suite à une opération de police, votre appartement a été forcé"

On apprend ce jeudi que le jeune homme a été victime d’une perquisition mercredi pour le moins musclée comme le montre les images d’une vidéo qu’il a postée et publiée sur son compte Facebook, montrant son appartement sens dessus dessous : porte enfoncée, placards retournés, paquets alimentaires vidés, objets déplacés, "Ipad disparu"...

Ismaël Boudjekada explique avoir découvert dans sa boîte aux lettres, une simple feuille avec ces mots : "Suite à une opération de police, votre appartement a été forcé. Bien vouloir prendre attache avec le commissariat de Puteaux (Hauts-de-Seine, NDLR)."

Le jeune aspirant à l’Elysée s’est donc rendu ce jeudi matin au commissariat de Puteaux où il a appris qu’il était susceptible de "détenir des armes" ou de "projeter un attentat". Selon les policiers, il y aurait des "sérieuses raisons" de penser que se trouvent dans l’appartement d’Ismaël Boudjekada "des personnes, armes ou objets liés à des activités à caractère terroriste." Celui-ci se dit consterné et choqué de telles suspicions à son égard.

Faut-il y voir une conséquence des attaques répétées du jeune homme à l'encontre de l'état d'urgence et de ses dérives qu'il poste régulièrement sur son compte Facebook ?

N. B.  Au moment de l’écriture de cet article, la préfecture de police de Paris n’était pas en mesure de nous confirmer si une perquisition avait bien eu lieu au domicile d’Ismaël Boudjekada et si oui, les raisons.

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