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Un quatrième membre du Conseil supérieur des programmes vient de démissionner en dénonçant le rôle (néfaste) du ministre dans l'élaboration des programmes scolaires.

Voilà qui devrait ternir un peu la rentrée des classes de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale. Alors que celle-ci s’affichait toute ravie sous le feu des caméras, on apprenait dans le même temps qu’une quatrième démission venait d’avoir lieu dans le discret Conseil supérieur des programmes, chargé d’élaborer lesdits programmes scolaires.

Il s’agit de la démission d’Annie Genevard, par ailleurs député (Les Républicains) du Doubs et maire de Morteau, membre du Conseil depuis octobre 2013. Cette institution, où siègent dix-huit membres, avait déjà créé la polémique à cause de ses choix, notamment sur l’enseignement de l’histoire ou des langues anciennes.

L’attitude "désinvolte" de Najat Vallaud-Belkacem

Pour motiver sa démission, Annie Genevard indique ne plus supporter la mainmise du ministère de la Culture sur l’institution, censée être neutre. "Nous avons eu la révélation de l'intervention du cabinet sur certains points délicats du programme, a-t-elle déclaré au Figaro. Cela pose problème parce que dans le texte de la loi, il a été dit explicitement que le CSP est «une instance indépendante placée sous l'autorité du ministre» (…) On est indépendant, ou on ne l'est pas (…) Pendant l'élaboration des programmes, il n'est pas souhaitable que le cabinet de la ministre intervienne en permanence."

D’autre part, celle-ci indique des difficultés rencontrée dans l’élaboration des programmes d’histoire au collège, notamment l’histoire des religions "mais également le mélange d’une approche chronologique et d’une approche thématique ou la mise en valeur de certains aspects de l’Histoire au détriment d’autres." Devant tous ces problèmes, Najat Vallaud-Belkacem aurait fait montre d’une attitude "désinvolte".

Les familles immigrées devaient parler leur langue d’origine en classe

Le député de droite pointe également les partis pris qui ont lieu au sein de l’Education nationale : "A titre d'exemple, lorsque nous avons réuni les représentants de diverses associations d'enseignants de lettres, j'ai pu constater que certains considéraient que prôner la maîtrise de la langue française n'avait pas de sens. Il fallait parler de «maîtrise des langages»."

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Pour preuve de cette emprise idéologique de Najat Vallaud-Belkacem, Le Point indique que les programmes de français, dans leur première mouture, recommandaient de "respecter la parité entre les auteurs femmes et les auteurs hommes". Dans les programmes de maternelles, se trouvait initialement une proposition à l’égard des enfants de migrants scolarisés. "Les familles de ceux-ci devaient être conviées à venir dans les salles de classe parler leur langue d'origine devant l'ensemble des élèves, invités à écouter les yeux fermés, afin de mieux s'imprégner de la musique de ces parlers différents.", souligne l’hebdomadaire.

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