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Lors de l'interview qu'il a donnée pour le 14 juillet, le chef de l'Etat s'est posé en président "audacieux" et rassembleur. Autant de qualités qui n'ont pas manqué de faire réagir les membres de l'opposition.

Des propos qui ne sont pas passés inaperçus. Mardi, lors de la traditionnelle interview du 14 juillet, François Hollande a non seulement abordé la crise grecque mais aussi sa politique. L’occasion pour lui de se poser en chef d’Etat protecteur face au terrorisme et rassembleur grâce à la mise en place d’un "nouveau dialogue social". Mais surtout, François Hollande a exprimé son souhait de connaître "des présidents aussi audacieux" que lui en termes de réformes.

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"Grâce à moi, depuis que je suis président…"Un terme plutôt flatteur pour parler de sa personne et qui n’a pas échappé à Nadine Morano. Rapidement sur Twitter, l’eurodéputée LR a commenté cette sortie sur Twitter. "Grâce à moi, depuis que je suis président, la France compte 1,3 million de chômeurs de plus", a-t-elle ironisé dans une référence à la courbe du chômage que François Hollande avait promis d’inverser, en vain. L’ex-ministre n’est pas le seul membre de l’opposition à s’être gaussée de l’utilisation de cet adjectif. Son collègue Laurent Wauquiez. "En France depuis hier, on compte au moins un homme content, c’est François Hollande", a-t-il écrit sur le réseau social. "Pour le moment, la plus grande audace de François Hollande a été de juger qu’il est  un président audacieux", a de son côté raillé le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau. Et le sénateur Roger Karouchi de lâcher : "'Des présidents aussi audacieux que moi', dit Hollande en parlant de lui. Bon il tutoie Tsipras. Mais de là à se prendre pour un dieu de l'Olympe…".

"C’est pas le mouvement des épaules ou l’intensité de la voix qui fait l’audace"Mais si le terme employé a fait rire les membres de l’opposition, au sein de la majorité il a été accueilli avec sérieux. "Je pense qu’il fallait de l’audace pour faire ce qu’il a fait, y compris dans la nuit (de négociations à Bruxelles, ndlr)", a en effet estimé Michel Sapin sur i. Bien décidé à défendre le président François Hollande, le ministre des Finances a poursuivi en taclant son prédécesseur : "il y a des audacieux sous des dehors tranquilles et puis il y a des gens très agités, mais alors qui sont d’un conservatisme total. C’est pas le mouvement des épaules ou l’intensité de la voix qui fait l’audace. C’est la réalité des décisions et la précision de décisions". Et le ministre de souligner  qu’"aucun gouvernement au cours de ces dernières années n’avait décidé et mis en œuvre 40 milliards de baisse de cotisations et de charges sur les entreprises. C’est audacieux, ça ne vas pas de soi, c’est débattu à gauche".