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Quelques mois après les attaques meurtrières survenues au sein de la rédaction, le journal satirique est touché par différentes crises.

Rien ne va plus à Charlie Hebdo. Malgré les ventes exceptionnelles, la situation est tendue au sein de la rédaction du journal satirique, comme le rapporte FranceTVinfo.

Une journaliste mise à pied

En effet, la journaliste Zineb El Rhazoui, spécialiste des religions au sein de Charlie Hebdo, était récemment convoquée à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave. La journaliste ignorait les raisons de cette convocation. Toutefois, sa mise à pied a été levée samedi dernier.

"Je suis choquée et scandalisée qu'une direction qui a bénéficié d'autant de soutien après les attentats de janvier fasse preuve d'aussi peu de soutien envers un de ses salariés, qui est sous pression comme tous dans l'équipe et fait l'objet de menaces", avait déploré Zineb El Rhazoui.

L’urgentiste Patrick Pelloux, qui travaille au sein de la rédaction, avait défendu sa camarade en déclarant : "Recevoir des prix pour la liberté d’expression et convoquer des journalistes menacés, c’est paradoxal. Et on n’a pas d’explication alors que journal se veut alternatif et socialement irréprochable...".

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L’argent ne fait pas le bonheur

D’autre part, l’argent récolté après l’attentat de janvier, crée des tensions au sein du journal. Alors que Charlie Hebdo traversait une crise économique sans précédent, l’hebdomadaire avait récolté près de 30 millions d’euros grâce aux dons perçus, aux recettes des ventes et à la hausse des abonnements.

Une partie des salariés de l'hebdomadaire satirique réclament à la direction un statut "d’actionnaires salariés à parts égales". Pour l’instant, le capital est détenu à 40% par les parents du dessinateur Charb, décédé durant l’attaque terroriste, à 40% par le dessinateur Riss et à 20% par le directeur général, Eric Portheault.

Un membre de la direction avait estimé, comme le rapporte Mediapart : "Quand le journal perdait de l’argent, personne ne demandait à entrer au capital, ni à changer de statuts. L’envie de prendre le pouvoir et l’appât du gain leur montent à la tête". Tandis que Patrick Pelloux avait déclaré : "C’est un cauchemar, ces millions ça peut nous tuer".

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Le départ de Luz

Michel Déléan indique dans son enquête publiée sur Mediapart que le dessinateur Luz quittera la rédaction dès la rentrée 2015. Il aurait révélé à "des sources internes à la rédaction qu’il n’en pouvait plus". Ce départ aurait lieu au moment où le journal emménagerait dans ses nouveaux locaux.

D’autre part, des tensions existent entre le dessinateur et Jeannette Bougrab, l’ex-compagne de Charb. Cette dernière lui reprocherait de ne plus vouloir dessiner le Prophète Mahomet. Luz avait affirmé que ce sujet "ne l’intéressait plus", qu’il s’en était "lassé". L’ancienne conseillère d’Etat à la jeunesse de Nicolas Sarkozy l’avait par la suite qualifié de "médiocre" et d’"usurpateur".

D’après elle, "une méchante gueule de bois" aurait sauvé la vie à celui qui aurait dû être présent le jour de l’attentat. "On a connu mieux, comme héros", a-t-elle estimé. "La greffe qui marche le moins bien, c'est la greffe de couilles", a poursuivi Jeannette Bougrab dans les colonnes de Valeurs actuelles.

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