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La seconde boîte noire du vol 4U9525 de Germanwings est arrivée jeudi soir au Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) situé en région parisienne. Son exploitation devrait fournir des éléments susceptibles de préciser le scenario de ce drame. 
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Une semaine après que la boîte noire contenant les enregistrements sonores du cockpit a été retrouvée parmi les débris du vol 4u9525, les enquêteurs ont finalement réussi à mettre la main sur celle contenant les paramètres du vol. Son découverte a été annoncée jeudi en fin d’après-midi. Quelques heures plus tard, le boîtier arrivait en région parisienne pour être exploité au Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA). Selon le procureur de Marseille en charge du crash de l’A320 de Germanwings, Brice Robin, son état "laisse raisonnablement espérer une possibilité d’exploitation".

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Les images de la seconde boîte noire dévoilées jeudi par les autorités semblaient pourtant moins optimistes. Le boîtier apparaissait carbonisé, la couleur rouge le caractérisant ayant laissé place à une couleur noirâtre. Ces enregistreurs sont conçus pour résister à une chaleur de plus de 10 000 °C pendant plusieurs minutes, a précisé un expert en aéronautique au micro de BFMtv.

Une panne technique ?

Aussi, tout porte à croire que les enquêteurs pourront très prochainement – d’ici quelques jours – déterminer si l’appareil qui transportait 150 personnes et s’est crashé mardi dernier dans les Alpes a ou non été victime d’un problème technique. "La dernière génération d'enregistreur de vol FDR (Flight Data Recorder) installée sur les Airbus A320 saisit 1 268 paramètres à la seconde", explique Le Point qui précise également que "l'avion de Germanwings, qui fut un des premiers A320 livrés à Lufthansa, est moins sophistiqué, mais donne quand même de très nombreuses informations sur la trajectoire de l'avion, le fonctionnement des moteurs et de tous les autres systèmes, les actions des pilotes (celui en place gauche et celui en place droite), etc.". En d’autres termes, le contenu de cette seconde boîte noire devrait permettre de déterminer si une quelconque panne s’est substituée ou non à l’action du co-pilote, Andreas Lubitz, lequel aurait volontairement provoqué ce crash.

Un suicide piloté jusqu’au bout ?

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Les enregistrements de la seconde boîte noire devraient par ailleurs conforter les enquêteurs dans l’hypothèse d’un suicide prémédité du jeune homme de 28 ans et les renseigner sur la manière dont celui à conduit l’appareil à entrer en collision avec le massif montagneux. Selon les derniers éléments communiqués jeudi soir, Andreas Lubitz avait récemment fait des recherches Internet sur les portes de cockpit et sur les différentes façons de mettre fin à ses jours. Des révélations qui semblent attester de sa détermination. A-t-il procédé à une descente lente ? A-t-il programmé un taux de descente et ensuite mis le pilotage automatique en marche ? A-t-il tenu les commandes jusqu’au dernier moment ? Autant de questions auxquelles les enquêteurs devraient prochainement pouvoir répondre.

Dernière minute :"Une première lecture fait apparaître que le pilote présent dans le cockpit a utilisé le pilote automatique pour engager l'avion en descente vers une altitude de 100 ft (pieds, soit environ 30 m, ndlr), puis, à plusieurs reprises au cours de la descente, le pilote a modifié le réglage du pilote automatique pour augmenter la vitesse de l'avion en descente", a indiqué  le BEA en fin de matinée.

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