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Quatre jours après le crash qui a coûté la vie de 150 passagers et membres d'équipage, les enquêteurs tentent de déterminer les raisons qui ont conduit le co-pilote de l'appareil, Andreas Lubitz, a précipité l'appareil sur la montagne.
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Pourquoi ? C’est la question que se posent actuellement des milliers de personnes à travers le monde et à laquelle tentent de répondre les enquêteurs missionnés sur l’affaire du crash de l’A320 de Germanwings qui s’est crashé mardi. Quatre jours après ce drame qui a coûté la vie à 150 personnes, la boîte noire retrouvée sur les lieux du drame a livré ses premiers secrets. Grâce à l’enregistrement des sons du cockpit, le monde a pu apprendre avec stupeur que le co-pilote, Andreas Lubitz, était présent dans le cockpit au moment du crash. Vivant, en témoignent les bruits de sa respiration entendus sur la bande, le jeune homme de 28 ans a refusé l’accès au cockpit au commandant de bord. Il se trouvait donc seul aux commandes lorsque l’avion a perdu en altitude et s’est approché dangereusement de la montagne, jusqu’à son explosion.

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"Ca a été très bien préparé, très bien programmé"

Son action peut donc "s'analyser comme, pour une raison que nous ignorons totalement, une volonté de détruire l'avion", a jugé jeudi Brice Robin, le procureur de Marseille en charge de ce dossier, précisant qu’Andreas Lubitz n’était "pas répertorié comme un terroriste". La piste de l’attaque terroriste serait donc écartée par les enquêteurs, d’autant qu’aucune revendication n’a été faite par la suite par un quelconque groupe armée ni même par le co-pilote lorsqu’il s’est enfermé dans le cockpit. Les enregistrements montrent d’ailleurs qu’il était silencieux : à part sa respiration et le bruit des alarmes indiquant la dangereuse proximité de l’appareil avec le sol, on n’entend rien d’autre.

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"On peut légitimement se poser la question du suicide", a ainsi indiqué le magistrat. Une hypothèse qui soulève, là encore, de nombreuses interrogations. Pourquoi un jeune homme de 28 ans, bien entouré et qui avait la chance d’exercer le métier qui le passionnait, aurait-il voulu se tuer et entrainer 149 personnes innocentes avec lui ? "Cet homme a préparé cette catastrophe parce que ça n’a pas été improvisé comme ça dans l’instant, ça a été très bien fait, très bien programmé, chaque chose a été pesée", a affirmé sur France 3 Michel Polacco, journaliste spécialiste en aéronautique.

Suspendu pour dépression en 2014

En Allemagne, des quotidiens révèlent ce vendredi que le jeune homme a souffert de problèmes psychologiques. Il aurait même été suspendu pendant un temps à cause de cela. Selon les informations de Der Spiegel, Andreas Lubitz avait demandé à faire une pause de son apprentissage en 2009. La raison qu’il avait alors invoquée était un "burn out". Une information que plusieurs de ses proches, contactés par le quotidien d’outre-Rhin ont confirmée. Interrogé par Europe 1, un autre membre de son entourage a par ailleurs rapporté que le jeune co-pilote avait fait une dépression l’année dernière. "Ici on sait que l'année dernière il avait fait une dépression. Mais je ne connais pas la raison exacte. Je sais juste qu'il s'est passé quelque chose et qu'il a été suspendu", a confié cette source à la radio. "À un moment donné, il a reçu la nouvelle comme quoi, puisqu'il était dépressif, il ne pouvait pas voler, il ne pouvait pas exercer son métier", a-t-il ajouté avant de conclure : "Oui, il était bien dépressif et c'était même connu ici, dans son village".

De son côté, Carsten Spohr, le patron de la Lufthansa, la maison-mère de Germanwings, a confirmé la "pause" faite par Andreas Lubitz sans pour autant préciser si elle avait été provoquée par une dépression du jeune homme. Et alors que les compagnies aériennes effectuent des tests avant de confier les commandes de leurs appareils à leurs pilotes et co-pilotes, le PDG a souligné que l’Allemand de 28 ans était "100% apte à voler" le jour du drame et que sa compagnie veillait non seulement à ce que son personnel naviguant ait les "connaissances cognitives et techniques" nécessaires, mais également la "capacité psychologique".

Son appartement et la maison de ses parents perquisitionnés

Andreas Lubitz avait une petite amie. Il louait également un petit appartement à Düsseldorf mais passait encore du temps dans le pavillon familial de ses parents à Montabaur, en Rhénanie-Palatinat, à l’Ouest de l’Allemagne. Depuis jeudi, ces deux domiciles ont été perquisitionnés. Des enquêteurs ont été vus en sortir avec des sacs pleins et un ordinateur. Leur objectif : percer le mystère Andreas Lubitz et comprendre pourquoi il a provoqué le crash de l’A320.  

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