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Des écoutes autorisées des mois avant l'ouverture "officielle" de l'affaire remettent la théorie du complot visant DSK sur la table.

En ce lundi 2 février, les caméras sont braquées sur le tribunal correctionnel de Lille dans lequel l’affaire du Carlton passe devant la justice. Si l’attention médiatique est à son comble, ce n’est pas en raison d’énièmes méfaits de proxénétisme traités par cette Cour mais parce que ceux-ci mettent en cause Dominique Strauss-Kahn, ancien favori pour la présidentielle de 2012.

De fait, DSK se retrouve même au centre de cette affaire. Cette exposition disproportionnée au regard des maigres charges pesant sur l’ex-directeur du FMI accrédite selon certains la thèse d’une machination politique destinée à l’empêcher de se présenter face à Nicolas Sarkozy en 2012.   

"Il fallait faire tomber DSK"

Dominique Alderweireld, dit "Dodo la Saumure", en est convaincu. C’est bien d’un coup monté dont il s’agit. "Une affaire purement politique" a-t-il affirmé ce jour sur Europe 1, fomentée dans le but de "faire tomber" l’ancien ministre de l’Economie. Si les intuitions d’un tenancier de maisons closes ne peuvent suffire à éclaircir cette affaire, la défense pointe le fait qu’une enquête officieuse a été ouverte avant l’ouverture "officielle" de ce dossier.

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Sans basculer dans un discours conspirationniste, l’avocat de l’un des 14 prévenus, Me Olivier Bluche, a donc formulé une requête en nullité sur la base des déclarations du commissaire Specque qui dit avoir obtenu des informations dès le mois de juin 2010. Or, c’est en février 2011 que l’enquête a été officiellement ouverte.

Le magazine de Canal+, Spécial Investigation, affirme que des écoutes administratives ont été menées dès juin 2010. Ce qui signifie que ce serait Matignon qui les aurait autorisées comme le veut la procédure. Interrogé à ce sujet, le commissaire Specque affirme ne pas pouvoir en dire plus, "à cause du secret-défense". Alors, Dominique Strauss-Kahn a-t-il été victime d’une machination ? Pour les avocats des autres prévenus, cela ne fait aucun doute. "Le proxénétisme, c’est une construction juridique pour pouvoir attraper DSK dans les filets" a déclaré Me Vandamme, avocat de Fabrice Paszkowski expliquant que les goûts de l'ex patron du FMI pour les parties fines feraient le reste.

Par ailleurs, beaucoup s’étonnent que Dominique Strauss-Kahn soit encore poursuivi alors qu’il a fait l’objet d’un non-lieu en juin 2012. Ainsi, se renforce chez nombre d’observateurs la conviction selon laquelle il était question de nuire au favori de la présidentielle de 2012.

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