Idées week-end : à la découverte de l'archéologie en France© Getty
Planet.fr et son partenaire BaLaDO vous proposent de découvrir une sélection de 10 idées de balades à la découverte des sites archéologiques, à travers toute la France . A vos pioches !
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Sculptures préhistoriques sur la falaise

Sculptures préhistoriques sur la falaise

A trop le contempler, on s’attend à le voir s’enfuir dans un hennissement. Pourtant, ce cheval que vous fixez des yeux a été gravé dans la roche environ quinze mille ans avant Jésus-Christ. A ses côtés, d’autres animaux, eux aussi sculptés sur un monumental panneau calcaire d’une quinzaine de mètres. Ici, vous devinez la croupe d’un bison. Là, la tête d’un cervidé. L’abri du Cap Blanc, classé au Patrimoine mondial de l'humanité, est aujourd’hui la seule frise de sculptures préhistoriques ouverte au public en France. De la crinière au mouvement des oreilles, bisons, rennes et équidés prennent vie sur la falaise, aidés par le volume de la pierre.

Mais impossible pour les historiens de comprendre la signification d’une telle œuvre. Pourquoi ici ? Pourquoi la sculpture, art rare au paléolithique ? Pourquoi une sépulture retrouvée au centre de l’abri ? Autant de questions sans réponse depuis 1909, date du dégagement du site. Seule certitude, vous êtes sur un ancien lieu d’habitation de l’époque magdalénienne, comme en attestent quelques silex et galets découverts sur place. Devant tant de mystère, votre guide ne peut que se taire et vous inviter à admirer ce bas-relief. A vous maintenant de laisser voguer votre imagination au gré des formes sculptées dans la pierre.

Abri du Cap Blanc24620 MarquayTél. : +33553068600

Tarifs : 7,50 €/pers. Gratuit - 25 ans. Horaires : Ouvert du 15 mai au 15 sept. tlj sf le sam. de 9 h 30 à 17 h 30, du 16 sept. au 14 mai tlj sf le sam. de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30. Fermé le 1er janvier, le 1er mai, le 1er nov., 11 nov. et le le 25 déc.

Pierres mystérieuses sur la planèze

Pierres mystérieuses sur la planèze

La planèze de Saint-Flour est un vaste plateau volcanique qui s’étend au pied des monts du Cantal. Ce paysage majestueux abrite un ensemble des vestiges datant de plusieurs millénaires. Les douze mégalithes du circuit fléché sont datés de la fin du néolithique (5 000 à 2 000 avant J.-C.). Plusieurs d’entre eux sont remarquables et même classés au titre des monuments historiques. Même si leur signification reste assez mystérieuse, sachez que le menhir, du breton maen (pierre) et hir (longue), est une pierre dressée, plantée en terre. Le dolmen, lui, est une sépulture. Il est constitué d’une grosse dalle (la table) posée sur des pierres verticales qui lui servent de support (les orthostates).

Le dolmen de la Crouzette, à Védernat, est orienté est-ouest. Lors de fouilles archéologiques récentes, différents éléments ont été découverts : poteries, silex et fragments d’os. Le dolmen de Mons est enchâssé dans son tumulus : la large dalle de basalte mesure deux mètres trente de longueur. A Bouzentès, celui dit « de la tombe du capitaine » porte des gravures à la signification inconnue. Imaginez les techniques nécessaires pour dresser de tels monuments pesant plusieurs tonnes... Aujourd’hui encore, ces mégalithes provoquent une attirance mystérieuse, presque fantastique.

Route des Mégalithes17, place d’Armes15100 Saint-FlourTél. : +33471602250http://www.saint-flour.com

Horaires : Accès libre tte l’année. Dépliant gratuit disponible aux offices de tourisme de Saint-Flour et de Neuvéglise.

Du pèlerinage au thermalisme

Du pèlerinage au thermalisme

C’est la fameuse via romana Orléans-Sens qui vous conduit au site, signalé dès le xixe siècle. La même qui, jusqu’au ive siècle, amenait voyageurs et pèlerins à Aquis Segeta, l’une des cinquante-deux villes d’eau de l’Empire romain. Notée sur la Table de Peutinger (la carte Michelin de l’époque !), cette cité de vingt-cinq hectares abritait un sanctuaire de cent vingt-cinq mètres de long et soixante-quinze mètres de large aujourd’hui à vos pieds. Les malades, mais surtout les femmes stériles, venaient s’en remettre à Segeta, déesse gauloise des eaux et de la guérison, en s’immergeant dans les eaux sacrées du Nymphée. "C’était le Lourdes de l’époque !" commente Alain Gouyon, président de l’association Segeta.

Classé en 1985, le site conserve de beaux vestiges dont ce bassin à la forme rare polylobée situé au cœur du sanctuaire. Il faut l’imaginer bordé à l’époque de galeries à colonnades et de boutiques. Passé l’enceinte, au sud, les eaux perdaient leur caractère sacré. Elles alimentaient alors des bains curatifs. A l’ouest, sur les hauteurs, se dressait le fanum, temple carré abritant la statue de la déesse. Montez sur la colline et imaginez la ville grandiose tout autour avec sa place publique, son théâtre, ses thermes et sa nécropole.

Site archéologique Aquis SegetaLe Préau – Hameau de la Rivière45490 Sceaux-du-GâtinaisTél. : +33238874027

Horaires : Ouvert d’avr. à oct. les dim. et j. fériés de 15 h à 18 h. Sur rdv.

Des gravures à l’ancienne

Des gravures à l'ancienne

Trente mille ans avant Jésus-Christ. Les gravures de la grotte de Pair-non-Pair se placent parmi les plus anciennes du monde. Pour vous donner une idée, elles sont deux fois plus vieilles que les dessins de Lascaux. Vous entrez dans la petite grotte de quinze mètres de long, obscure et fraîche, comme si vous pénétriez dans un lieu sacré. Votre guide vous explique de quelle façon François Daleau l’a découverte en 1881 : une vache s’était coincé les pattes dans l’ouverture zénithale de la caverne. Les gravures qui ornent les parois ont été réalisées durant la période appelée l’aurignacien. Fait exceptionnel, la caverne fut un habitat pendant près de soixante mille ans.

Plus de trente fois plus longtemps que notre civilisation. Il faut dire qu’il s’agissait d’un lieu idéal : abrité, un peu en hauteur, disposant d’une source. Un véritable petit paradis. Emu, vous découvrez enfin les fameuses gravures, qui semblent au premier coup d’œil quasiment imperceptibles. Mais une fois mises en lumière, quel spectacle ! Les cornes fines des bouquetins, le dos bossu des bisons et même l’imposante silhouette d’un cerf mégacéros… Un animal aux bois gigantesques aujourd’hui disparu. Il faisait rêver à l’époque. Et nous fait imaginer la vie de nos lointains ancêtres.

Grotte de Pair-Non-Pairroute D66933710 Prignac-et-MarcampsTél. : +33557683340http://www.monuments-nationaux.fr

Tarifs : Adulte : 7,50 €. Gratuit - 25 ans. Horaires : Ouvert tte l'année, uniquement en visite commentée. Se renseigner pour les horaires.

Lillebonne s’appelait Juliobona

Lillebonne s'appelait Juliobona

Imaginez-vous au iie siècle à Juliobona. Une fête donnée en l’honneur des dieux anime le théâtre pour plusieurs jours. Vous vous enthousiasmez déjà pour la programmation : des mimes, des jongleurs, des pièces de théâtre. Et le clou du spectacle : les venationes, ces chasses organisées avec des sangliers, des chevreuils et des chiens. Avec ses quarante-huit mètres de large, l’arène offre un beau terrain de jeu. Vous vous faufilez parmi les sept mille spectateurs et atteignez la cavea, ce passage en arc de cercle au pied des gradins. De là, vous vous engagez dans l’un des sept couloirs, les vomitoires, donnant accès aux places situées dans la partie supérieure de l’édifice.

Au loin, les notables à l’abri de la foule empruntent leurs accès réservés et rejoignent des places de choix séparées de l’arène par un simple mur : le podium. Au centre, la niche pour les offrandes faites aux dieux est bien garnie. Soudain, le silence se fait autour de vous. Les réjouissances sont sur le point de commencer. Et n’ayez crainte, les jouteurs et autres comédiens ne risquent pas de se cogner aux vestiges des bains qui empiètent sur l’arène. Complètement anachroniques, ces ruines datent en réalité de l’invasion germanique, soit environ deux siècles après votre passage.

Théâtre gallo-romainplace Félix-Faure76170 LillebonneTél. : +33232840207http://www.tourismecauxseine.com

Horaires : Pour des raisons de sécurité, le théâtre est fermé au public. Vous pouvez l’observer de la rue. Il peut être ouvert seulement sur demande (selon présence de l'équipe archéologique).

Sur les traces des sarcophages

Sur les traces des sarcophages

Tout est parti de l'extension du cimetière. Sous les tombes modernes, d'autres tombes, beaucoup plus anciennes, ont été mises au jour. Plus précisément des sarcophages. Aujourd'hui abrités sous la crypte, sise au milieu du cimetière, ils ne sont qu'une partie des découvertes exposées à l'archéocrypte de Sainte-Sigolène. Le long d'un parcours riche de panneaux historiques, vous découvrez les vestiges d'un monastère du viie siècle fondé par sainte Sigolène. Et ce, grâce à une reconstitution grandeur nature de la crypte, établie à partir de fragments de fresques. Dans les vitrines s'étalent bijoux en bronze, céramiques et outils pour travailler la terre.

Six mille ans d'occupation humaine vous sont ainsi montrés à travers des objets récupérés sur trois mille mètres carrés de fouilles. Morceaux de peigne, plaque-boucles, agrafes et autres petits ustensiles du quotidien témoignent de la vie effervescente autour du monastère. L'histoire vous apprend que, veuve à vingt-deux ans, sainte Sigolène refusa le remariage. Et parce qu'elle voulait devenir religieuse, son père fit construire pour elle le monastère du Troclar. D'où la crypte aujourd'hui découverte, avec ses trente-deux sarcophages, traces des moniales qui ont accompagné la sainte jusqu'à la fin de sa vie.

Archéocrypte de Sainte-Sigolènerue de Martel81150 LagraveTél. : +33563814447

Tarifs : Adulte : 2 €, enfant (- 14 ans) : 1,50 €. Gratuit - 10 ans. Horaires : Ouvert du 16 sept. au 14 juin, le mer. sam. et dim de 14 h à 18 h ; du 15 juin au 15 sept., du mar. au dim. de 15 h à 19 h. Visites guidées sur rdv. Fermé le dernier w.e. de chaque mois sf en juill.-août.

Remontez dans le temps

Remontez dans le temps

Vous en avez assez du bouillonnement de la vie porto-vecchiaise, ras le bol du petit Saint-Trop' ? Cette balade vous réconcilie avec le Sud corse. A seulement vingt minutes de la cité du sel, le Casteddu d'Araghju est un complexe monumental qui date de 2 500 ans avant notre ère. Arrivé dans le village d'Araggio, vous laissez votre véhicule sur le parking gratuit et obligatoire et partez pour une ascension d'environ vingt-cinq minutes. Le sentier est court mais intense, et n'est pas à prendre à la légère. Prévoyez donc une paire de baskets et évitez les heures les plus chaudes de la journée. Au bout du sentier, derrière un bosquet d'arbousiers, se dessine l'entrée du site.

Un panneau vous indique le lieu et ses différentes salles. Le Casteddu est dans un état de conservation exceptionnel. Il s'agit d'une forteresse entourée de deux bastions avec une tour au centre. Vous pouvez emprunter le chemin de ronde qui permettait de surveiller la région des remparts. Une grande cour centrale abritait la population en cas d'attaque. Du haut du Casteddu, la vue panoramique est à couper le souffle. La côte, les golfes de Porto-Vecchio et de Saint-Cyprien, l'Alta Rocca... ces paysages s'admirent dans un silence et un calme absolus.

Casteddu d'AraghjuAraggio20137 Porto-VecchioTél. : +33495700958http://www.ot-portovecchio.com

Horaires : Accès libre tte l'année.

Mosaïques en sous-sol

Mosaïques en sous-sol

Il ne se serait rien passé ce jour-là si l'une des sources du château n'avait pas fui. Nous sommes en 1962. Quelques coups de pioche à moins d'un mètre de profondeur et oh ! Les bras de la comtesse de La Rochefoucauld lui en tombent encore. Elle venait de mettre au jour ce qui allait s'avérer être un superbe ensemble de mosaïques gallo-romaines du iie siècle après Jésus-Christ. Pourtant, bien avant elle, son ancêtre, le comte Louis d'Harcourt, avait fait la même découverte lors de la construction du château en 1896. Mais faute de moyens techniques pour exhumer ces délicats vestiges, il les avait recouverts.

Aujourd'hui exposées au premier étage des communs du château, les deux imposantes pièces prouveraient l'existence d'une villa gallo-romaine sur le domaine. Parfaitement conservées, l'une représenterait le dieu Océan (un emblema inscrit dans un hexagone), l'autre, le labyrinthe dont il fallait sortir pour rejoindre le Paradis. Remarquez le travail de composition : des millions de tesselles (petits cubes calcaires) minutieusement assemblées. Dans une pièce attenante, des fragments de vases et de poteries des iie et iiie siècles et des lampes à huile romaines attestent de la richesse archéologique de la région. Une terre aux mille secrets.

Château de Pont-Chevron45250 Ouzouer-sur-TrézéeTél. : +33613606060http://www.pontchevron.com

Tarifs : Adulte : 7 €, enfant (-12 ans) : 4 €, famille 5 € par pers.(Mosaïques et parc, le château ne se visite pas). Horaires : Ouvert tlj de mi-juin à fin août de 14 h à 18 h (de juill. à mi-août de 12 h à 18 h).

Deux mille ans de calcaire

Deux mille ans de calcaire

Les carrières de la Lie se méritent. Depuis le village de la Roche-Vineuse, il faudra réaliser un beau parcours à travers les vignes et les champs pour flâner dans ce lieu surprenant. Cirque de calcaire de trois cents mètres de long et soixante-dix de large, il n’est pourtant pas l’œuvre de la nature mais bien de la main de l’homme, ou plutôt des mains de générations qui ont extrait ici de quoi construire maisons et monuments. En tout, près de deux mille ans d’excavations, tout juste fouillées par les archéologues, qui ont permis aux Romains et aux Mérovingiens de réaliser des sarcophages et des statues dans toute la région.

Le plus remarquable reste de découvrir les parties quasi en sous-sol. Le site est accessible toute l’année aux promeneurs dans sa partie à ciel ouvert. La partie souterraine est quant à elle fermée par des grillages et fait l’objet de visites guidées qui permettent d’observer des esquisses de sarcophages. Le spectacle est grandiose tant il faut imaginer les conditions dans lesquelles cette roche a été arrachée à la colline. Ce calcaire blanc, très compact, donne d’ailleurs sa luminosité aux villages entourant la Roche-Vineuse. Un sentier botanique est par ailleurs accessible depuis le site et donne à voir une végétation méditerranéenne.

Carrières de la Lieroute des Pérelles71960 La Roche-VineuseTél. : +33385210707http://www.les-carrieres-de-la-lie.com

Tarifs : Visite guidée : 4 €/adulte, 2,50 €/scolaire et étudiant. Gratuit - 12 ans. Horaires : Carrières ouvertes tte l’année, visites guidées en juill. et août le sam. à 15 h, le jeu. et le dim. à 16 h ou tte l'année sur rdv.

Une riche demeure de deux mille ans

Une riche demeure de deux mille ans

La villa gallo-romaine d’Andilly-en-Bassigny est le seul site visitable de ce genre dans tout l’Est de la France. Datée du iie siècle après Jésus-Christ et construite au flanc d’une colline pour dominer le paysage, elle comprend la demeure aristocratique d’un riche propriétaire et des bâtiments d’exploitation agricole. Le site est remarquable par sa superficie. Propriété du conseil général de la Haute-Marne, il couvre, en 2010, un hectare et demi, avec un potentiel à découvrir de plus de six hectares. Les thermes de huit cents mètres carrés, symbole de richesse et de confort, sont particulièrement bien conservés. Aller aux thermes était pour les Romains une activité sociale quotidienne, les soins corporels et l’hygiène étant associés au délassement et à la conversation avec les amis.

Chaque vestige est chargé d’histoire : le portique, la cour à péristyle, le système de chauffe, le grand jardin aménagé... L’établissement traduit parfaitement les habitudes de vie des Romains et de l’Antiquité. A noter aussi : l’existence d’une nécropole mérovingienne et la présence d’une centaine de tombes. Pour les visites libres, des panneaux expliquent l’essentiel ; les visites guidées permettent de partir à la conquête d'une époque qui ne va pas manquer de vous fasciner...

Villa gallo-romaine d'Andilly52360 Andilly-en-BassignyTél. : +33681073209http://www.haute-marne.fr

Horaires : Ouvert de juin au 3e w.e. de sept., tlj de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h.