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Le Premier ministre et le ministre de l'Economie ont tous deux avancé l'idée d'une réforme du système d'assurance-chômage français, bien que François Hollande ait fermé la porte à ce dossier pour le moment. Les deux hommes s'appuient sur les exemples étrangers, mais qu'en est-il vraiment chez nos voisins européens ?

Manuel Valls avait évoqué la possiblité d'une réforme du chômage, mais le président de la République l'avait immédiatement remis à sa place. Cela n'a pas empêché le ministre de l'Economie Emmanuel Macron d'en remettre une couche en ce début de semaine. Les deux hommes s'appuient sur les exemples de nos pays voisins pour justifier cette nécessité de réforme. Mais comment ça se passe justement ailleurs ? Le site internet 20minutes.fr a fait le point.

En France : - Durée de cotisation (nombre de mois où il faut avoir travaillé) : 4 mois- Période de référence (période sur laquelle la durée de cotisation doit avoir eu lieu) : 28 mois- Taux de remplacement (proportion entre les revenus après et avant la perte d'activité) : 67,3%- Durée de l'indemnisation : 24 mois (36 mois pour les plus de 50 ans)- Montant de l'indemnisation : non dégressif

Durée de cotisation :  avec une durée de cotisation de 4 mois, la France fait partie des pays où celle-ci est la plus basse. Seule la Suède exige une durée de cotisation de seulement 3 mois. Le Luxembourg ou les Pays-Bas par exemple exigent 6 mois de cotisations pour déclencher les droits au chômage, et 12 mois dans beaucoup d'autres pays.

Période de référence :  en France, il faut donc avoir travaillé 4 mois sur les 28 mois précédents pour prétendre toucher au chômage. En Espagne et au Danemark, la période représente respectivement les 72 et 56 derniers mois. Mais cette durée est plus courte dans la majorité des pays.

Durée de l'indemnisation :  elle est de 24 mois (deux ans) en France, voire 36 mois pour les plus de 50 ans. Si elle grimpe à 38 mois aux Pays-Bas, elle est beaucoup plus courte au Royaume-Uni avec 6 mois, en Italie avec 8 mois ou en Allemagne avec 12 mois. Au Danemark et en Espagne, elle est la même qu'en France.

Montant de l'indemnisation :  en France, le montant de l'allocation ne diminue pas au cours de la période d'indemnisation. Mais, par exemple, au Portugal ou en Espagne, il diminue à compter du septième mois de chômage, et baisse par étape en Belgique.

Taux de remplacement :  au chômage, une personne touche en moyenne 67,3% de son revenu lorsqu'elle avait une activité, ce qui ressemble tout de même à la moyenne européenne de 64,9%. Mais il se situe au dessus de celui de la Suède, de l'Allemagne ou du Royaume-Uni. En revanche, il est plus important aux Pays-Bas, au Danemark, en Espagne ou au Portugal.

Selon le mensuel Alternatives économiques, on ne peut pas dire que la France donne plus d'avantages à ses chômeurs que les autres pays d'un point de vue financier. En effet, le mensuel estime que dans le classement des pays européens qui consacrent le plus d'argent aux chômeurs, la France prend seulement la 9e position.