Dominique de Villepin s'isole un peu plus à droiteAFP
Dominique de Villepin s'est offert une semaine très médiatique. Alors qu'il devait rencontrer le Président Nicolas Sarkozy jeudi 24 février dans le cadre du G20, il a annoncé la veille qu'il ne renouvellerait pas son adhésion à l'UMP, et le lendemain il était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.

Villepin quitte sa famille politique

Ce n'était en apparence pas programmé : c'est un étudiant de l'EM à Lyon, où Dominique de Villepin faisait une intervention mardi 22 février, qui lui a demandé comment il pouvait rester adhérent à l'UMP alors qu'il avait créé son propre mouvement, République Solidaire, en juin 2010.

Celui qui a infirmé à demi-mot sa candidature le 8 janvier chez Ardisson a alors affirmé qu'il ne renouvellerait pas son adhésion en 2011. La secrétaire générale de République Solidaire, Brigitte Girardin, l'a confirmé le lendemain, et une vidéo de l'ancien Premier ministre diffusée sur le site officiel du parti a été diffusée. Il y disait notamment : "Si j'ai repris ma carte en 2010, c'est parce que je ne voulais pas désespérer, ni faire désespérer tous ceux qui à l'UMP participent des mêmes idéaux et des mêmes convictions qui sont les miennes, tant sur la politique intérieure que sur la politique étrangère". Il a par ailleurs évoqué "un décalage croissant entre les idées qui sont défendues par l'UMP et les Français".

Un face-à-face laborieux

Le lendemain, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy ont eu un entretien de travail d'une heure trente. Purement professionnel, puisque c'était dans le cadre des consultations par le Président des anciens présidents et Premiers ministres depuis 1997, pour le G8 et le G20 dont il a la présidence cette année.

Néanmoins, la rencontre a fait grand bruit dans la presse, l'hostilité des deux hommes politiques étant bien connue. Cela faisait deux ans, depuis l'affaire Clearstream, qu'ils ne s'étaient pas vus.

Brigitte Girardin a justifié la présence de l'ancien Premier ministre à cet entretien : "Dominique de Villepin a répondu, en républicain, à l'invitation" du Président. L'objectif d'une telle déclaration étant évidemment de réfuter tout rapprochement politique entre les deux hommes, à l'horizon 2012.

L'intéressé s'est empressé de justifier cette rencontre en sortant du rendez-vous: "Nous avons eu avec le président de la République un dialogue direct, franc, républicain. J’ai eu le souci de l’alerter sur les grands enjeux et une situation grave sur le plan intérieur et sur le plan international".

La distance affichée contraste avec les attaques constantes de Villepin contre Sarkozy ces deux dernières années. LeFigaro.fr les a compilées, et l'animosité de l'un envers l'autre ne fait pas de doute. 

 Source: LeFigaro.fr

Troisième volet médiatique : candidat ou pas candidat en 2012?

Le vendredi 25 février, Dominique de Villepin était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.

Inévitablement interrogé sur sa candidature à la présidentielle, l'intéressé a une nouvelle fois répondu de manière énigmatique: "Je suis déterminé à proposer une alternative aux Français" a-t-il dit, avant de se réfracter: "Nous en reparlerons".

De fait, il se garde bien de préciser une chose : relaxé en janvier 2010 dans l'affaire Clearstream, il doit tout de même attendre le procès en appel prévu en mai pour pouvoir légalement se présenter en 2012.

Une chose semble néanmoins certaine : il s'est définitivement éloigné de sa famille politique, l'UMP : "Je resterai insensible à toute espèce de danse du ventre. Je ne suis pas négociable. Je ne suis pas quelqu'un qu'on achète". Au grand dam de l'UMP, qui a tout à perdre d'un morcellement de la droite.