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Suite aux révélations du Monde sur  l'interception de millions de données téléphoniques de Français par l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA), le président François Hollande a exprimé sa "profonde réprobation" à Barack Obama. Ce dernier a, quant à lui, expliqué que les pratiques d'espionnage de son pays ont été déformées par la presse.

© AFPRien ne va plus entre Paris et Washington. Le président François Hollande désapprouve les méthodes employées par les services de son homologue américain pour espionner les Français et il le lui a fait savoir. Alors que Le Monde a révélé lundi que des dizaines de millions de conversations téléphoniques en France ont été écoutées par les Américains, le chef de l’Etat n’a pas hésité à appeler Barack Obama pour lui faire part de sa "profonde réprobation" et lui indiquer que des telles pratiques sont "inacceptables" entre alliés et amis. Un message plutôt rude qui intervient alors même que la France et les Etats-Unis éprouvent des difficultés à s’entendre sur le dossier syrien.

Barack Obama tente de calmer le jeuConscient de la colère de François Hollande, Barack Obama a tenté de temporiser la situation en admettant que cette affaire posait effectivement des "questions légitimes pour nos alliés". Le président américain a ensuite poursuivi en rejetant la faute sur les médias qui, selon lui, "ont déformé nos activités". D’après un communiqué de la présidence française, les deux hommes auraient clos leur conversation téléphonique en convenant "de travailler ensemble pour établir les faits et la portée exacte des activités de surveillance révélées par 'Le Monde'". "Je suis profondément choqué", a quant à lui déclaré le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault à Copenhague. "C'est invraisemblable qu'un pays allié comme les Etats-Unis puisse à ce point aller jusqu'à espionner autant de communications privées qui n'ont aucune justification stratégique", a-t-il ajouté. De son côté, Pierre Moscovici, le ministre des Finances, a estimé que "ces pratiques ne sont pas admissibles" et qu’elles "devront cesser si elles n'ont pas déjà cessé".

Le quotidien du soir a révélé lundi que l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a effectué plus de 70 millions d’enregistrements de données téléphoniques de Français et ce, entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013.