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Un mois après la rentrée scolaire, le débat sur les rythmes scolaires refait surface. 4 000 communes sont passées à la semaine de quatre jours et demi en septembre dernier, soit un écolier français sur cinq. Un nouvel emploi du temps qui a du mal à convaincre.

© abacapressLa rentrée scolaire 2013/2014 fait place au retour de la semaine de quatre jours et demi. Celle-ci ne présente pas de scénario catastrophe, mais des imprévus ont fait surface. Selon les parents d’élèves, leurs enfants seraient fatigués et déboussolés par ce nouveau rythme que leur impose la réforme. Ces derniers n’auraient plus de repères. A commencer par les horaires qui ne sont jamais fixes. A cela s’ajoute le problème des animateurs, trop nombreux d’après les parents. Les enfants de savent plus où donner de la tête : dorénavant ils n’ont plus une seule maîtresse, ils doivent faire face à des têtes changeantes à longueur de journée.

Le bilan de la droite

La droite en a profité pour sauter sur le sujet à six mois des municipales. Le 26 septembre, Jean-François Copé, président de l’UMP, a annoncé avoir demandé "officiellement" au ministre de l’Education, Vincent Peillon, un report de la réforme des rythmes scolaires. A Paris, la candidate à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet parle de "grande confusion". "Les enfants sont fatigués, il y a une grande confusion et un manque d’information des familles" a-t-elle déclaré.

Alors que de son côté, le cabinet de l’actuel maire de Paris, Bertrand Delanoë, dresse un premier bilan positif jugé "satisfaisant, notamment dans les écoles primaires. Toutefois, nous avons des ajustements structurels à faire" affirme-t-il.

Qu'en est-il vraiment?

Le Snuipp-FSU, principal syndicat d’enseignant, hostile à la réforme, a fait part de son bilan lundi dernier : 80 % des personnels d’écoles interrogés soulignent la grande fatigue des enfants, et 60 à 70% d'entre eux font état de problème de ménage et de gestion des classes. La ville reconnaît également que 15 % des 900 associations recrutées pour les ateliers ont jeté l’éponge.

Le journal Le Monde a lancé sur son site internet un appel à témoignages destinés aux parents d’élèves : "Parents d'élèves, quel premier bilan faites-vous de la réforme des rythmes scolaires ?". Pour la majorité des internautes, la réforme "fatigue" les enfants et fait preuve d’une "désorientation" dans l’emploi du temps. Quelques-uns, tout de même, se disent satisfaits, notamment parce qu’ils trouvent les heures de cours mieux réparties sur la semaine.

Vincent Peillon se veut autoritaire sur le sujet

Face à tout cela, Vincent Peillon reste campé sur ses positions : "Il n'y aura pas de recul" de la réforme. Selon lui, la fatigue des enfants ne résulterait pas des rythmes scolaires mais de la pression mise sur les élèves. "Je dis à tous les parents et aux collectivités territoriales : ne tombez pas dans la frénésie des activités périscolaires. (...) Nos enfants ont un temps qui est trop saccadé, trop brutal, trop intense. Je suis en train de desserrer cela dans l'intérêt des enfants" a ajouté le ministre.