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Christine Lagarde est convoquée ces jeudi et vendredi devant la Cour de justice de la République. Elle va devoir s'expliquer sur son choix de recourir, en 2007, à un arbitrage dans l'affaire qui opposait Bernard Tapie au Crédit Lyonnais, un arbitrage rendu en faveur de l'homme d'affaires qui s'est alors vu octroyer 400 millions d'euros.

© abacapressL’affaire Tapie rattrape Christine Lagarde. L’actuelle présidente du FMI est convoquée jeudi et vendredi devant les juges de la Cour de justice de la République pour s’expliquer sur son choix d’avoir opté pour l’arbitrage dans le litige qui opposait Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais après la vente d’Adidas. En 2007, la Cour de cassation annule une décision en faveur de l’homme d’affaires. Ses liquidateurs demandent alors un recours à l’arbitrage privé pour régler l’affaire. Contre l’avis du ministère du Budget, Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie et des Finances, donne son accord.

« l’Etat s’exposait à un risque majeur »
Une décision qui se révélera très défavorable à l’Etat, qui devra verser pas moins de 400 millions d’euros à Bernard Tapie. Christine Lagarde devra donc expliquer les raisons de ce choix, alors qu’elle pouvait aussi ordonner un recours en annulation. Selon le canard enchaine, qui s’est procuré certains documents, la CJR se poserait de nombreuses questions quant à la décision de l’ancienne ministre. Etait-elle la meilleure solution alors que « l’Etat s’exposait à un risque majeur, compte tenu des revendications déraisonnables ». Cette décision était-elle-même légale alors que le Code civil interdit le recours à l’arbitrage aux administrations ? Beaucoup s’interroge aussi sur le rôle qu’aurait pu tenir Nicolas Sarkozy dans cette histoire : a-t-il poussé Christine Lagarde à opter pour un règlement plus favorable aux affaires de Bernard Tapie ?

Une possible mise en examen pour « complicité de faux et détournement de fonds publics »
La Cour de justice de la République devra donc déterminer si l’Etat a été lésé. Christine Lagarde risque ici une mise en examen pour « complicité de faux et détournement de fonds publics », des faits pour lesquels elle pourrait encourir 10 ans de prison. La directrice du FMI avait déclaré il y a quelques semaines avoir « hâte » de répondre aux accusations qui la visent, et se voulait sereine. « Il n'y a rien de nouveau sous le soleil (...). Cela ne change rien à ma détermination, à ma concentration et à mon enthousiasme dans l'exercice de mes fonctions à la tête du FMI ».