Lorraine : pour "allumer la foi", l’église se sert de Johnny HallydayAFP
Pour rassembler davantage de fidèles, les diocèses de Nancy et de Saint-Dié (Lorraine) ont décidé de détourner les refrains des plus célèbres chansons de Johnny Hallyday. Une campagne publicitaire qui ne manque pas de faire réagir.
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A qu’elle est bonne cette idée. Depuis quelques jours des affiches publicitaires d’un nouveau genre fleurissent en Lorraine. On peut notamment y lire, entre autres slogans : "On a tous quelque chose en nous de Jésus-Christ", ou encore "Oh Marie, si tu savais tous les dons qu’il nous faudrait". Les fans de Johnny hallyday ne s’y trompent pas : ce sont bien des paroles des chansons de leur idole qui ont été détournées. Pour "allumer la foi" de nouveaux fidèles et récolter davantage de dons, les diocèses de Nancy et de Saint Dié ont en effet décidé de lancer une campagne pour le moins décalée. "L’objectif est d’interpeller, rappeler aux gens qu’ils sont catholiques, surtout ceux qui ne fréquentent pas les églises", a expliqué l’abbé Robert Marchal, le vicaire épiscopal chargé des affaires économiques et sociales du diocèse de Nancy. "Johnny, c’est intergénérationnel", a de son côté souligné le chargé de communication du diocèse des Vosges,  Christophe Chevardé. Selon lui, "les textes de ce chanteur, que tout le monde connaît, sont intéressants et rappellent l’essence du don".


"Jésus crise, donnez, que diable"

Mais si cette campagne a de quoi surprendre, elle n’en suscite pas moins de vives critiques. "En interne, on  a eu beaucoup de critiques. Il y en a encore, mais c’est beaucoup mieux admis. Et en externe, ça a incité les gens qui ne donnaient jusqu’alors pas à le faire", a expliqué Robert Marchal. Fort des dernières affiches, il espère récolter trois millions d’euros de dons cette année.

L’église de Meurthe-et-Moselle n’en est pas à son coup d’essai en termes de campagne choc. Depuis trois, elle s’illustre en effet dans des affiches originales. En 2010, l’un des slogans choisis était ainsi : "Jésus crise, donnez, que diable". Un an après, elle n’hésitait pas à choisir un visuel sur lequel on voyait un crucifix détourné en arme à feu.