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Après un débat houleux à propos de la loi sur le mariage pour tous, et la baisse de sa côte de popularité, François Hollande fait un pas de coté et renonce au droit de vote des étrangers aux élections locales. Ce projet était pourtant un point important des 60 engagements de sa campagne présidentielle. Les détails. 

© abacapressLe dernier sondage IFOP affirme et confime une tendance déjà amorcée : François Hollande est de plus en plus impopulaire dans le coeur des français. En effet, Nicolas Sarkozy depuis la première fois depuis sa défaite aux élections présidentielles, devance François Hollande dans l'opinion publique.

Une constatation qui force peut être le chef de l'état à demeurer plus prudent alors que l'échéance des élections municipales de 2014 avance à grands pas. 

François Hollande présentait au Conseil des ministres mercredi ses projets de réformes constitutionnelles. Parmi eux, aucune mention du droit de vote des étrangers. Le projet de réforme contient une interdiction de cumul des mandats pour les membres du gouvernement, les ministres ne pourront plus être à la fois ministres et élus locaux.

De même, les anciens présidents ne seront plus déclarés automatiquement membres du Conseil Constitutionnel. Et le dialogue social sera valorisé avec une obligation de discuter avec les partenaires sociaux. Le projet apportera un pouvoir plus important au Conseil Supérieur de la Magistrature alors que la Cour de Justice de la République sera supprimée. 

Un homme prudent qui fait des compromis

Ces projets devraient amener à convoquer le Congrès situé à Versailles en juillet 2013. Pour cela, il est nécessaire de recueillir trois cinquièmes des voix du parlement soit 555 voix sur 925. La gauche n'obtiendrait à elle seule d'après les derniers calculs pas assez de voix pour obtenir ces 555 votes, il en manquerait une trentaine.

Le centre et la droite sont fermement opposés au droit de vote des étrangers. En oubliant cette proposition c'est toutes les autres réformes qui ont une chance d'aboutir. De plus, c'est un débat animé que François Hollande évite ici, alors qu'il est dans une position délicate d'impopularité.

Certains socialistes ne semblent pas approuver ce pas de côté du Président. Harlem Désir premier secrétaire du Parti Socialiste souhaiterait que les étrangers puissent voter dès les prochaines élections municipales de 2014. Pour François Hollande ce serait risquer de mettre en danger les élections en les entourant d'une importante polémique. 

Le projet d'octroyer le droit de vote aux étrangers n'est pourtant pas abandonné à jamais. Najat Vallaud-Belkacem a expliqué pendant le compte rendu du conseil des ministres : "Je n'exclus pas que nous puissions le représenter en 2014 après les municipales". Le report n'étant peut-être qu'une décision de stratégie politique.   

 © Jean Marc Ayrault / WIkimédia Commons