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Alors que Jihad, trois ans, s'était présenté en septembre dernier à l'école avec un t-shirt proclamant "Je suis une bombe, Jihad, né le 11 septembre", sa mère comparaît ce mercredi devant le tribunal d'Avignon pour "apologie du crime".
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Un T-shirt qui fait l’effet d’une bombe. En septembre dernier, la tenue d’un petit garçon de trois ans a provoqué une véritable polémique. Aujourd’hui, sa mère comparaît devant la justice. Alors que l’enfant s’était présenté à son école de Sorgues (Vaucluse) vêtu d’un haut portant l’inscription "Je suis une bombe. Jihad, né le 11 septembre", sa maman, Bouchra Bagour est convoquée ce mercredi devant le tribunal d’Avignon. Elle est accusée d’ "apologie du crime". La mère de famille de 35 ans comparaîtra avec son frère, Zevad Bagour, 29 ans. Ce dernier aurait offert le t-shirt polémique à son neveu, effectivement né un 11 septembre.


Une "mauvaise blague" ?
Initialement prévu le 19 décembre, le procès avait été renvoyé à la demande de la défense. Celle-ci avait demandé un délai supplémentaire afin d’étudier la recevabilité de la constitution de partie civile de la ville de Sorgues. "Ils ne comprennent pas aujourd’hui les faits qu’on leur reproche", avait alors déclaré leur avocate, Maître Gaële Guenoun, qui a sollicité Maître Frédéric Salvy, du barreau de Rodez, pour assurer la défense de Madame Bagour. "Ma cliente a fait preuve d’une grande naïveté", avait-elle ajouté. "Son fils s’appelle Jihad, c’est le prénom que son père lui a choisi. Ma cliente ne fait aucune apologie", avait-elle insisté, rappelant que sa cliente avait présenté ses excuses aux enseignants de l’école et que le tee-shirt n’avait été porté qu’une fois. Evoquant une "mauvaise blague", l’avocate avait par ailleurs estimé que l’oncle de Jihad avait "peut-être voulu faire une marque d’humour".

La mère et l’oncle du petit garçon ont par ailleurs reçu le soutien du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) qui considère qu’il s’agissait "d’une plaisanterie innocente" et qui souligne que Jihad est "un prénom classique dans la tradition arabo-musulmane". Les deux prévenus encourent cinq ans de prison et une amende de 45.000 euros.