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Fiscalité en hausse et rendement de l'épargne en baisse, c'est le grand retour des arnaques aux placements bidon.

© abacapressLa cible des escrocs : les épargnants crédules. Leurs armes : les lettres, les autographes, les panneaux solaires, les objets d’art, les timbres, le vin, les diamants, bref tous les placements plaisir. Leurs promesses : une rentabilité et des plus-values express…

Le péril est si grand que l'Autorité des marchés financiers (AMF) vient de mettre en garde le public contre les agissements de ces escrocs. Rappelant que ce type de placements n’est pas coiffé par la réglementation "protectrice" des investissements financiers, le gendarme des marchés souligne que les documents commerciaux établis par ces sociétés intermédiaires ne sont pas validés officiellement. Pire, si vous êtes victime d’une filouterie, vos moyens de recours seront limités, prévient l’AMF.

Comment éviter de se faire arnaquer ? Plusieurs indices vous mettront la puce à l’oreille si vous faites montre d’un peu de jugeote.
- 1 : Le taux de rendement. Il ne faut jamais perdre de vue une règle simple et aussi valable pour les produits relevant de la sphère financière régulée : il n'existe pas de rendement élevé sans risque proportionnel.
Tout produit affichant un rendement supérieur au taux monétaire (vous pouvez aussi vous référez au taux du livret A) est un produit affublé d’un risque sensible.

En 2011, l'Autorité des marchés financiers a notamment tiré la sonnette d’alarme à propos de "Marble Art Invest". Cette société, basée à Londres, promettait un rendement de 4% garanti par trimestre, soit plus de 16% par an à une époque où le livret A plafonnait autour de 2%. Près de 300 personnes ont été victimes de cette escroquerie aux œuvres d’art qui a abouti à l’interpellation de deux personnes en 2013. Montant de cette arnaque : plus de 12 millions d’euros.

2 : Des explications confuses : autre point à prendre en considération : la clarté des informations fournies. Quand on lui demande quels sont les facteurs ayant contribués à son enrichissement le milliardaire américain Warren Buffett répond invariablement qu’il n’a jamais mis un dollar dans un placement dont il ne comprenait pas la logique financière.

Comme lui, refusez de confier le moindre euro à un tiers si les données qu’il vous communique ne sont pas compréhensibles. Ainsi méfiez-vous, par exemple, des brokers vous proposant de placer votre argent sur des instruments à effet de levier (Forex, etc.). Ces placements peuvent rapporter gros mais ils sont spéculatifs et réservés à une clientèle d’investisseurs avertis.

3 : Qui me démarche ? Si vous êtes prêt à prendre des risques, récoltez le plus d’informations possibles sur les sociétés ou les intermédiaires qui vous démarchent.

En 2012, l’AMF a notamment mis en garde contre les agissements de courtiers en "options binaires" qui permettent, par exemple, de jouer sur l’évolution de l’or en pariant "oui" si l’on est persuadé qu’il va monter et "non" si on est convaincu de l’inverse. Apparemment ces options sont d’une simplicité biblique. Le hic, c’est que les conditions de fixation des prix d’achat et de ventes sont parfois opaques et l’intermédiaire peut parfois influer sur la cote tout en ponctionnant une marge au passage. Aussi l’AMF a-t-elle proposé une liste d’intermédiaires agréés.

4 : Quel marché secondaire ? Ce qui vaut pour les options binaires vaut aussi pour les autres placements : avant de céder aux sirènes de la cupidité demandez-vous comment, et par qui, est réalisée la valorisation (prix d'achat ou de vente) du produit proposé ainsi que sur les règles ou mécanismes conditionnant la revente du produit.