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Après l’échec d’un accord avec ArcelorMittal pour tenter de sauver le site de Florange, Arnaud Montebourg aurait sérieusement songé à claquer la porte de son ministère. La raison : le désaveu par le Premier ministre de l’idée de nationalisation de l’entreprise. 

© abacapressInvité du 20h sur TF1 samedi soir, Arnaud Montebourg a assuré qu’il n’avait pas songé à démissionner après l’échec des négociations du site ArcelorMittal de Florange. « Si ça avait été une question personnelle, je dois vous dire, j’y aurais songé sérieusement, mais c’est un combat pour la France et la reconstruction de l’industrie. De ce fait,  la question devient indécente » a-t-il affirmé à Claire Chazal. Pourtant, il semble bien que le ministre du redressement productif ait été à deux doigts de claquer la porte de son ministère samedi dernier rapporte aujourd’hui Libération.

C’est Jean-Marc Ayrault qui aurait versé la goutte d’eau qui a failli faire déborder le vase. En entendant le Premier ministre déclarer vendredi qu’une nationalisation temporaire de l’entreprise n’avait jamais été une solution sérieuse, Montebourg voit rouge. Le ministre du Redressement productif appelle aussitôt l’Elysée et menace François Hollande de démissionner. « Je lui ai dit que si rien n'était fait avant ce soir pour réparer les dégâts sur cette question de nationalisation, je ne resterai pas au gouvernement, et la dislocation va commencer. Il m'a demandé de n'en rien faire » explique Arnaud Montebourg dans Libération. Selon le quotidien, l’Elysée « a passé son samedi à éviter la rupture ».

Le ministre aurait ensuite eu une discussion téléphonique « très houleuse » avec Jean-Marc Ayrault, lequel a été prié de faire l’éloge du travail réalisé par Arnaud Montebourg. Matignon s’est donc exécuté mais l’incident reste en travers de la gorge du ministre. « On a expliqué que je suis un bon ministre, mais ce n'est pas ce que je voulais » indique Montebourg. Finalement sa lettre de démission restera au fond de son tiroir. François Hollande a déclaré de son côté que l’idée de nationalisation n’était à jeter aux orties et devait « rester sur la table, car c’est une arme de dissuasion massive ». Le coup de fil d’Edouard Martin, délégué CFDT d’ArcelorMittal, aurait aussi fait pencher la balance du bon côté. « Il a mouillé la chemise, je lui dis bravo » a-t-il déclaré.