« Je suis une vraie bourge ! » : Carla Bruni énerve les féministesAFP
En Une de Vogue, Carla Bruni fait des confidences qui ne sont pas du goût de tout le monde. L'ancien top estime que le féminisme n'est plus nécessaire pour sa génération, expliquant qu'elle aime rester à la maison. Des propos qui ne plaisent pas tellement aux féministes.

Si elle s’était faite discrète depuis son départ de l’Elysée au printemps dernier, force est de constater que depuis quelques semaines, Carla Bruni est de nouveau au centre de l’attention médiatique. Après une longue interview accordée au magazine ELLE le mois dernier, on a vu l’ancienne Première dame faire de la pub pour un casque audio. Elle fait aujourd’hui son retour dans les magazines de mode en s’offrant la Une du Vogue du mois de décembre.

L’occasion aussi pour Carla Bruni de faire quelques confidences sur sa rencontre avec Nicolas Sarkozy, son rôle d’épouse de chef de l’Etat, mais aussi sur son style de vie, avouant être « une vraie bourge ». Et c’est précisément ce qui fait grincer certaines dents, en particulier celles des féministes. Carla Bruni confie en effet aimer rester à la maison et considère que le féminisme n’est plus nécessaire aujourd’hui.

« On n'a pas besoin d'être féministe dans ma génération. Il y a des pionnières qui ont ouvert la brèche. Je ne suis pas du tout militante féministe. En revanche, je suis bourgeoise »  déclare l’épouse de Nicolas Sarkozy. « J’aime la vie de famille, j’aime faire tous les jours la même chose. J’aime maintenant avoir un mari. Je suis une vraie bourge ! » Des paroles qui trouvent un écho jusque dans les journaux britanniques, où le Daily Mail par exemple, va jusqu’à titrer « L’ancienne Première dame française Carla Bruni affirme que la place d’une femme est à la maison ».

Ouvrez les yeux, Carla !

Claire Serre-Combe et Christine de Haas, de l’association Osez le féminisme !, n’ont pas attendu pour lui écrire pour une lettre ouverte, publiée sur le site de Libération. « Permettez-nous, chère Carla Bruni, de vous expliquer en quoi le féminisme est plus que jamais nécessaire, en France comme dans le reste du monde, en 2012 » commencent-elles.

« Le féminisme consiste à se battre pour les droits des femmes, pour que ces dernières soient enfin les égales des hommes, notamment dans la sphère publique. Voyons, Carla... Cela doit bien vous évoquer quelque chose, vous qui avez injustement dû mettre votre carrière entre parenthèse le temps de votre passage à l'Élysée. […] Le féminisme consiste à faire en sorte que les femmes soient maîtresses de leur vie, libres et autonomes. Il est vrai que votre position d’héritière d’une des figures de l’industrie italienne vous garantit une indépendance financière pérenne. […]

Oui Carla, il y a eu des pionnières, qui ont courageusement ouvert la brèche. Mais il appartient à toutes les générations, y compris la vôtre, femmes et hommes confondu-e-s, de faire en sorte que cette brèche, fragile, ne se referme pas. Ouvrez les yeux Carla ! Le chantier de l’égalité femmes-hommes est là, et il nous attend toutes et tous, quels que soient nos âges, professions, milieux sociaux. Allons Carla… Avouez que vous êtes féministe mais… que vous ne le savez pas encore ! »