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François Hollande a annoncé quelques concessions relatives au mariage pour tous et à l'aménagement des rythmes scolaires, mardi lors du congrès annuel des maires et des présidents de groupements de communes.
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Du temps et de "la liberté de conscience". Voici les deux grandes concessions qu'a accordé François Hollande mardi sur des sujets actuellement polémiques. A la demande du président de l'Association des maires de France, Jacques Pélissard (UMP), le chef de l'Etat s'est en effet exprimé sur les modalités d'application du mariage pour tous et sur la mise en place de l'aménagement des rythmes scolaires. Devant un parterre composé de plusieurs milliers d'élus municipaux, le président de la République a notamment annoncé que la réforme concernant l'éducation  nationale "s'étalera sur deux". Affirmant être "d'accord" avec les maires qui avaient réclamé un délai, François Hollande a déclaré que  les communes volontaires pourront  mettre en place dès la prochaine rentrée 2013 l'aménagement des temps scolaires dans le primaire,  tandis que les autres pourront attendre "la rentrée 2014".

Et alors que Jacque Pélissard a souligné que cette réforme coûterait près de 650 millions d'euros, le président de la République a assuré avoir demandé au gouvernement de  mettre en place à la rentrée 2013 un fonds spécifique de 250 millions d'euros pour "accompagner" les collectivités qui mettront en oeuvre cette réforme, notamment "les communes les plus pauvres" ou "rurales".

La loi sera appliquée mais...
Répondant à la fronde de certains maires qui refusent catégoriquement de célébrer des mariages entre deux personnes de même sexe si la loi l'autorisant venait à être votée, François Hollande a évoqué la "liberté de conscience" et a souligné que des possibilités de délégation d'un maire à ses adjoints "peuvent être élargies". Estimant que "les débats" sur le "mariage pour tous" sont "légitimes", il a par ailleurs insisté sur le fait que les maires "auront, si la loi est votée, à la faire appliquer".

Une source proche de l'entourage du chef de l'Etat a, quant à elle, estimé qu'il sera possible pour tout couple, homosexuel ou hétérosexuel, de se marier dans sa commune de rattachement et il n'y aura pas de dérogation à cette règle. Toujours d'après cette source, il s'agit, aussi bien pour le mariage homosexuel que pour les rythmes scolaires, de faire preuve d'"une forme de réalisme". "Il faut écouter les partenaires que sont les maires et prendre en compte la spécificité des situations (...) Réussir une réforme, ce n'est pas diviser, mais réunir un maximum d'adhésion".