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Le procès du naufrage du Sokalique, un bateau de pêche heurté par un cargo turc dans la nuit du 16 au 17 août 2007 au large du Finistère, s'est ouvert ce mardi au tribunal correctionnel de Brest.
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Cinq ans après le naufrage du Sokalique et le décès par noyade de son patron, s'est ouvert le procès des responsables de ce tragique accident au tribunal correctionnel de Brest. En 2007, dans la nuit du 16 au 17 août, le bateau de pêche breton a en effet été heurté par un cargo turc, l'Ocean Jasper, au large du Finistère dans les eaux internationales.

Mis en examen pour homicide involontaire, délit de fuite et non assistance à personne en danger, le capitaine et le second du bateau en tort ne se sont pas présentés. Pourtant visés par un mandat d'arrêt international, les deux ressortissants azerbaïdjanais n'ont pas été arrêtés. Seul Mehmet Gomuc, l'armateur turc de l'Ocean Jasper s'est présenté à l'audience. De leur côté, la veuve et les enfants du marin-pêcheur qui a perdu la vie au cours de ce naufrage ont pris place sur le banc réservé à la partie civile. Ils se sont fait représentés par Me Gilbert Collard.

Un refus de priorité

L'enquête menée sur cette affaire a révélé que le cargo turc était en tort au moment des faits. Celui-ci aurait en effet dû céder le passage et manoeuvrer car le bateau breton, alors en pleine pêche, était prioritaire. "L'accident résultait donc d'un refus de priorité et d'un défaut de manoeuvre d'évitement", a ainsi conclu l'instruction, avant d'ajouter que ces manquements étaient la conséquence "d'une faute initiale d'inattention et de négligence". Les enquêteurs ont par ailleurs souligné l'absence à bord du cargo de "veille optique permanente" et de veille radar signalant la proximité d'autres navires. Ce dernier avait été débranché car le second du cargo se plaignait qu'il "n'arrêtait pas de sonner".

Et alors que Nicolas Sarkozy avait réussi à obtenir de son homologue des Kiribati - un archipel de l'océan pacifique où était immatriculé le cargo turc – que l'équipage soit jugé en France et non dans le pays d'immatriculation du bateau accusé comme le prévoit pourtant la convention des Nations Unies, l'avocat de l'armateur turc a demandé le renvoi du procès pour "violation du droit international".