Le journal Ouest-France a analysé une série de mesures annoncé dimanche par François Hollande. Résumé.

 

1.Doubler le plafond du livret A

Avec plus de 60 millions de livrets détenus, le livret A est le placement favori des Français. Son plafond est de 15 300 €. L'encours total frisait les 287 milliards en décembre. Une part importante de cette somme, gérée par la Caisse des dépôts, est affectée au financement du logement social. Le doublement du plafond encouragerait certes la collecte, mais au détriment d'autres produits d'épargne. Notamment de l'assurance-vie qui participe au financement de la dette et des entreprises.
 

2.Créer une nouvelle tranche d'impôt


Hollande veut porter la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu à 45 % « pour ceux qui touchent plus de 150 000 € » (par part). Soit près de la moitié.  Cette mesure ne concernerait qu'environ 60 000 ménages pour rapporter autour de 400 millions d'euros à l'État.  Autrement dit, il s'agit là d'une proposition symbolique. Mais elle présente deux avantages : elle est facile à mettre en œuvre - à la différence de la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG -, et elle n'affectera pas les classes moyennes.

3.Réforme de système bancaire


Hollande veut créer une loi sur les banques « qui les obligera à séparer leurs activités de crédits de leurs opérations spéculatives ». Objectif : protéger les dépôts des épargnants (banque de détail) des risques pris sur les marchés par les établissements financiers (banque d'investissement). Les banques françaises, caractérisées par un modèle de banque universelle, ne veulent pas de cette scission. Cette séparation des activités n'est pas aussi protectrice que le pense le PS. Contre-exemples : les banques françaises aux activités diversifiées ont mieux résisté à la crise que des banques étrangères spécialisées.
 

4.Réduire les niches fiscales


Hollande compte récupérer 30 milliards d'euros en faisant le tri dans les niches fiscales qui profitent « aux ménages aisés et aux grosses entreprises ». Mesure énergique quand on sait que les 500 niches « coûtent » aujourd'hui 65 milliards de manque à gagner à l'État. Une petite vingtaine représentent à elles seules 30 milliards : délicat à supprimer quand elles touchent les ménages modestes ou servent l'emploi à domicile. Les autres niches étant très dispersées, leur montant sera difficile à diminuer. Hollande compte s'attaquer en priorité aux niches attachées aux revenus de l'épargne, mais il donnera un coup de rabot général en limitant l'avantage fiscal à 10 000 € par ménage (18 000 € aujourd'hui).

5.Supprimer les stock-options


Cet outil de rémunération permet d'attribuer aux cadres des grands groupes des plus values sans risques. Comment ça marche ? Le cadre reçoit de son entreprise une sorte de bon d'achat pour acquérir des actions à un prix fixé d'avance. Au moment de la revente, l'opération peut être très juteuse quand le cours a monté. Les stock-options sont devenues le symbole des dérives du capitalisme et du fossé qui s'est creusé entre dirigeants et salariés. Hollande ne rencontrera guère de résistance en supprimant ce dispositif décrié au sein même des entreprises qui privilégient les rémunérations liées aux performances.

Source : Ouest France