"Voyons-nous" : oui, Macron a bien envoyé un message à FillonAFP
Le candidat d'"En Marche !" avait affirmé ne jamais avoir envoyé un "SMS" à François Fillon. En fait d'un message électronique, il s'agissait d'un message manuscrit dans lequel il demande à voir l'ancien Premier ministre.

Lors de son meeting porte de Versailles, dimanche, François Fillon avait confié détenir une preuve de l'inconstance idéologique d'Emmanuel Macron. À l'occasion du débat sur la déchéance de la nationalité, François Fillon, en tant que député de Paris, lui aurait écrit : "Une nouvelle fois, vous venez sur mes positions. Jusqu'où irez-vous?". "J'y suis déjà", aurait répondu Emmanuel Macron. Une illustration pour François Fillon des volte-face de son adversaire. "Je l'ai connu il y a quelques mois. Je me demandais quelles étaient nos différences sur les 35 heures ou l'ISF. Je n'ai pas changé d'avis. Mais lui oui !"

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L'information avait été aussitôt démentie par le candidat d'"En Marche !". "François Fillon a un problème avec la vérité, c'est désormais manifeste", a-t-il  répliqué lundi  en affirmant avoir "toujours eu la même position sur la déchéance de nationalité". "Je n'ai jamais échangé sur ce sujet le moindre SMS avec François Fillon", a-t-il ajouté.

"En fait, j'y suis déjà sans doute"

Mais en réalité, les deux hommes ont raison et tort à la fois. Le Figaro  a pu se procurer cet échange qui existe bien, mais sous forme manuscrite. Nous sommes alors en 2016, et Emmanuel Macron est encore ministre de l'Economie, opposé à la déchéance de la nationalité pour les binationaux terroristes tout comme le député François Fillon. Après avoir partagé les mêmes analyses sur les 35 heures et sur l'ISF, le futur candidat de la droite à la présidentielle lui écrit : "Une nouvelle fois, vous venez sur mes positions. Jusqu'où irez-vous ?" Le ministre de l'Économie lui répond : " Monsieur le Premier ministre, cher François, en fait j'y suis déjà sans doute. Je poursuivrai sur ce chemin car c'est le seul que je connais. Voyons-nous. Bien à vous. Emmanuel Macron".

Selon Le Figaro, l'échange, non daté, pourrait avoir été écrit "en février 2016, au moment du vote de la loi".

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