Semaine de la langue française : les 10 expressions à ne plus dire !
A l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie et de la semaine de la langue française, découvrez quelques expressions courantes qui sont grammaticalement fausses.
Sommaire

"Au jour d'aujourd'hui"

Ce lundi, la France est à l'honneur dans le monde à travers la Journée internationale de la Francophonie, et la semaine de la langue française. Un évènement mondial qui doit permettre aux 274 millions de francophones du monde entier de célébrer la langue de Molière qui, selon le site du ministère des Affaires étrangères, est "la 2e langue la plus apprise dans le monde, la 4e langue d’Internet, la 3e langue du monde des affaires et la 2e langue d’information internationale dans les médias".

Mais savez-vous bien pratiquer l'idiome de notre pays ? Pour savoir si vous êtes dans les clous, demandons à l'Académie française, gardienne de la langue française.

On commence avec l'expression la plus emblématique de toutes à bannir. On a beau le répéter, certains continuent tout de même à l'utiliser... Alors sachez-le, quand vous dites "Au jour d'aujourd'hui", vous dites trois fois la même chose ! "Hui", issu du latin "hoc die" signifie "en ce jour" : "Au jour d'aujourd'hui" revient donc à dire "en ce jour du jour de ce jour"...

"Descendre en bas", "monter en haut"

S'il est presque devenu automatique à l'oral de situer le lieu où le veut monter où descendre, sachez que c'est quand même commettre un gros pléonasme. En effet, on ne descend pas en haut, ni même à droite ou à gauche, mais toujours en bas. Pareil pour monter, dont la destination se situe toujours en hauteur. Au même titre que "le retour en arrière" ou "importer de l'étranger", il faut toujours veiller à ne pas abuser des pléonasmes.

"Par contre"

Selon l'Académie française, cette locution adverbiale n'est plus en vogue depuis Voltaire qui ne la trouvait pas à son goût. Pourtant, l'expression a été utilisée par de nombreux auteurs français (Proust, Stendhal, Bernanos...). "Elle ne peut donc être considérée comme fautive, mais l’usage s’est établi de la déconseiller, chaque fois que l’emploi d’un autre adverbe est possible", écrit l'institution. Le bon usage veut en effet que l'on dise "en revanche" au lieu de "par contre".

"Malgré que"

Vous le savez sans doute déjà, la locution conjonctive "malgré que" est à éviter, même si de nombreux écrivains l'ont utilisée. Il faut plutôt dire "Bien que". 

"La voiture à Monique"

Une manie du langage populaire veut substituer la préposition "de" par "à" quand il s'agit de marquer l'appartenance. Or cette pratique à la fâcheuse tendance à écorcher les oreilles des puristes... Sachez-le une bonne fois pour toutes, quand un objet ou un être animé se rapporte à une personne, c'est la préposition "de" qu'il faut utiliser. Ainsi, on ne dit pas "la voiture à Monique", mais "la voiture DE Monique" ; de même on ne dit pas "la fille à Jean", mais "la fille DE Jean", etc.

"Allez au coiffeur"

Vous l'avez sûrement apprise à l'école, mais vous avez oublié cette leçon de grammaire au contact du langage populaire... Non, on ne va pas "au coiffeur", mais "chez le coiffeur". Il est vrai que les deux prépositions sont utilisées pour introduire des compléments circonstanciels de lieu ; mais les deux ont leur spécificité. Si vous devez introduire des métiers ou professions, des noms de personnes (ou des pronoms), utilisez "chez" : "Je vais chez le coiffeur/Marie/elle". En revanche (et non "Par contre" !), préférez "à" pour introduire des noms de lieux : "Je vais à la mairie/au marché".

Excusez-moi

Non, quand on bouscule une personne, on ne doit pas dire "excusez-moi", mais "je vous prise de m'excuser". Pourquoi ? Car l'excuse n'est pas acquise ! Il serait en effet doublement impoli de bousculer une personne et d'exiger que celle-ci accepte nos excuses.

"Autant pour moi"

A l'oral, la confusion est totale, mais à l'écrit, plus de place pour la demi-mesure ! Sachez-le, "autant pour moi" n'est pas correct dans son expression la plus courante, c'est-à-dire pour reconnaître une erreur. Il faut dire : "Au temps pour moi". Pourquoi ? L'expression viendrait du langage militaire, dans laquelle " au temps !"se dit pour commander la reprise d’un mouvement depuis le début. En somme, il s'agit d'une erreur d'un militaire qui n'aurait pas été en cadence, et qui crait alors : "Au temps pour moi !". Mais aujourd'hui, c'est expression figurée n'est plus très bien comprise, d'où l'emploi fautif d'"autant pour moi". Expression qui peut tout de même être utilisée, dans certaines circonstances. Par exemple, si votre ami commande un café à un serveur, et que celui-ci vous demande ce que vous désirez, vous pourrez lui sortir : "Autant pour moi" !

"Après que je sois allé"

C'est l'une des nombreuses fautes que l'on fait à l'oral comme à l'écrit... Mais retenez-le une bonne fois pour toutes : il n'y a jamais de verbe au subjonctif après la locution conjonctive "après que", mais un verbe à l'indicatif. On ne dira donc pas "après que je sois allé", mais "après que je suis/fus allé". En effet, le subjonctif s'utilise pour parler d'une éventualité, or après "après que", on considère que l'action s'est déjà déroulée. C'est pourquoi l'on peut mettre du subjonctif après la locution "avant que".

"Pallier à quelque chose"

On ne "pallie pas à un problème", mais on "pallie un problème". L'Académie française écrit : "Un rappel de l’étymologie de ce verbe aidera peut-être à garder en mémoire tant sa signification que sa construction : le latin tardif palliare,  dont le français a fait pallier,  signifiait à l’origine Couvrir d’un pallium, c’est-à-dire d’un manteau qui cache, dissimule."