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La société a envoyé une lettre dans laquelle elle souhaite que les hommes politiques cessent de prononcer son nom, utilisé originellement par Nicolas Sarkozy lors d'une visite en banlieue en 2005.

Décidément, le mot "kärcher" reste coincé depuis des années dans la gorge de Nicolas Sarkozy. Ministre de l’Intérieur en 2005, il avait alors lâché, lors d’un déplacement à la Cité des 4000 de la Courneuve (Seine-Saint-Denis), qu'il faut "nettoyer au Kärcher" la "racaille" habitant dans le quartier.

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Onze ans plus tard, et à un mois de la primaire des Républicains (le premier tour aura lieu le 20 novembre), le mot "kärcher" ressort de la bouche de certains politiciens. Comme de celle de Bruno Le Maire, qui, lors d’un discours à Sète le 18 septembre dernier, avait dénoncé "le duel annoncé à l'avance entre, d'un côté les paroles toujours plus dures, violentes, le retour du Kärcher et des propositions brutales, et, de l'autre l'immobilité heureuse".

La société Kärcher s’est-t-elle trompée de destinataire ?

Décidément hanté par ce mot, Nicolas Sarkozy avait fait un joli lapsus, en mars dernier, en parlant de "l'Hyper Kärcher" de Vincennes (en référence à l’Hyper Cacher où avait lieu la prise d'otages terroriste le 9 janvier 2015). Tout cela au grand dam de la société Kärcher, qui ne supporte plus que les politiciens utilisent son nom.

C’est ainsi que le fabriquant allemand des nettoyeurs haute-pression a envoyé, il y a quelques jours, une lettre invitant les politiques à ne plus utiliser le nom de la marque. "Nous constatons depuis plusieurs mois l'utilisation régulière du nom de notre société sur la scène politique. Compte-tenu de l'approche des élections présidentielles de 2017, et les lancements des campagnes électorales de plusieurs candidats, nous sommes conscients que cette utilisation risque de s'accroître… l’utilisation de notre nom en association avec une question politique, polémique et négative porte préjudice à l'entreprise", a indiqué la société.

Sauf que, cette lettre a été envoyée à... Alain Juppé. Et pour Gilles Boyer, conseillé de l’actuel maire de Bordeaux, cette lettre aurait dû être destinée à celui le plus attaché au mot Kärcher. A savoir, Nicolas Sarkozy. "Bonjour Kärcher je comprends votre préoccupation mais je crois qu'il y a une erreur d'adressage", s’amuse Gilles Boyer sur Twitter.

Alain Juppé est-il le seul candidat à avoir reçu cette lettre ? L’entourage de Nicolas Sarkozy, contacté par HuffPost, n’a pas voulu s’exprimer pour le moment.

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