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Le chef de l'Etat s'est rendu lundi à l'usine d'ArcelorMittal. En tant que candidat à la présidentielle en 2012, il s'était engagé à sauvegarder le site et les emplois. Promesses tenues ?

Le président s'est rendu lundi après-midi à Florange (Moselle) où se trouve le site d'ArcellorMittal, qu'il avait visité en 2012 avec des promesses sous le bras.

Comme il le confie aux journaux locaux, pour sa quatrième visite dans l'aciérie, François Hollande a voulu expliquer qu'en dépit de la fermeture des hauts-fourneaux en 2013, il a "respecté l'ensemble de (ses) engagements" pris lors de la campagne présidentielle de 2012.

"Je leur avais fait deux promesses : sauver le site et éviter tout plan social. Elles ont été tenues. Les 650 salariés qui travaillaient sur le haut fourneau ont été reclassés sur place et aucun n'a été licencié", affirme-t-il dans cet entretien. Il souligne aussi avoir obtenu "180 millions d'investissements du groupe ArcelorMittal à Florange" et met en avant la création d'un centre de recherche publique pour la sidérurgie lorraine pour laquelle l’État a déjà débloqué 20 millions d'euros.

Sur place, la colère est toujours palpable

Pourtant, sur place, la colère n'a pas disparu. Au Parisien, le responsable FO Jean Mangin - qui boycottera la visite présidentielle - s'agace : "Il nous avait promis un repreneur pour les hauts-fourneaux, aujourd'hui nos outils de travail sont morts".

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Les ouvriers ont en mémoire la fermeture des hauts-fourneaux qui est restée dans l'opinon comme la première des promesses non tenues du chef de l'Etat. A l'époque, Arnaud Montebourg avait esquissé un projet de nationalisation, finalement rejeté par l'exécutif. "Quand ils ont été éteints, ça a été la mort de Florange, dénonce un sidérurgiste auprès du Parisien. L'acier est toujours transformé sur place, mais il n'est plus produit. Résultat, on est devenus dépendants des usines de Dunkerque et de Fos. Forcément, ce n'est pas la même chose. On a perdu notre âme."

Pour François Hollande, la promesse a été tenue

Mais pour François Hollande, il n'y a pas eu de trahison : il n'y a pas eu de plan social, des investissements ont été effectués pour créer notamment un centre de recherche pour la sidérurgie lorraine, et le pôle chargé de transformer l'acier provenant de Dunkerque a été renforcé.

"Redorer son blason en expliquant qu'on a évité le pire, ce sera sans nous, tempête Jean Mangin, le responsable FO. Il nous avait promis un repreneur pour les hauts-fourneaux. Aujourd'hui, nos outils de travail sont morts". Mais ce qui inquiète les salariés, ce sont les rumeurs : 300 départs à la retraite pourraient ne pas être remplacés et des infrastructures de l'usine seraient menacées de fermeture. 

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