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Belles, disponibles, accumulant les escales aux quatre coins du monde et les aventures avec les pilotes... Le quotidien des hôtesses de l'air en fait rêver plus d'un. Auteur d'un livre qui décrypte leur "vraie vie", Olivier Magnan nous aide à démêler le vrai du faux. Vous pourriez être surpris ! 
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Les hôtesses de l'air ont des aventures avec les pilotes

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Auteur de "La vraie vie des hôtesses de l'air" (Chronique éditions), Olivier Magnan décrypte les fantasmes qui entourent le quotidien des hôtesses de l'air. 

Il faut bien l’avouer, ce métier est à risques… amoureux. Imaginez : on part ensemble pour quelques jours. On se côtoie sur place, même si les pilotes « fréquentent » des hôtels de luxe quand les hôtesses n’ont droit "qu’aux" trois étoiles. Célibataires ou mariées, on ne couche pas si souvent que ça avec son petit ami ou son mari. Bref, l’aventure est au coin de l’escale.

Ce fut d’autant plus vrai pour une première génération de navigants : les pilotes étaient jeunes, souvent célibataires. Du reste, les mariages pilote-hôtesse n’étaient pas rares. Après tout, on s’était "connus" au 7e ciel…

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L’une des hôtesses rencontrées pour l’écriture de mon livre me l’avait avoué sans ambages : pendant longtemps, elle avait connu une double vie, maîtresse d’un commandant de bord aux escales – quand ils réussissaient à voyager ensemble – et dame mariée sur le plancher des vaches. Le mari s’en est-il douté ? L’histoire ne le dit pas, comme elle ne dit pas si lui-même…

Cent ans plus tard, la donne a changé : la majorité des commandants de bord sont mariés et pères de famille. Une grande part des hôtesses aussi. Ça calme. Et dans ce monde-là, la « lutte des classes » n’est pas un vain mot : entre les pilotes salariés à hauteur de 10 000 à 20 000 euros par mois et les hôtesses célibataires qui commencent à moins de 2 000 euros, la distance sociale est grande : on ne fréquente pas la même société. Comme me le faisait remarquer un directeur d’école de formation des PNC, au mieux l’hôtesse entreprenante peut devenir la maîtresse d’un commandant de bord. Mais au fait, il y a le "copi". Généralement beaucoup plus jeune et moins inaccessible que le commandant. Allons, tout n’est pas perdu…

Les hôtesses de l'air sont des "bombes atomiques"

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En tout cas, un "physique d’hôtesse de l’air" ne passe pas, en général, pour une description péjorative ! Littérature, cinéma ont contribué à les représenter sous les traits de pin-up éternellement sexy. La petite bombe de bande dessinée, Natacha hôtesse de l’air, accentue le trait : visage de rêve, gorge de fantasme, taille de guêpe… Près de cent ans après leur apparition à bord des premiers avions de ligne, elles restent l’image de la compagnie aérienne qui les recrute.

Parlons clairement : au-delà de ce que dit la loi, et même si, officiellement, le physique ne doit plus constituer une barrière au recrutement, l’on ne rencontre à bord ni visage ingrat ni corpulence hors norme… chez les femmes. Une vague formule, chez Air France, du style "bonne apparence requise", suffit à éliminer celles qui ne correspondraient pas aux critères esthétiques privilégiés, qu’on le regrette ou pas.

Pour autant, l’on est loin, désormais, des clauses éliminatoires initiales. Aux États-Unis, berceau de la création du métier d’hôtesses (à l’origine toutes des infirmières), les chiffres étaient impitoyables : âge moyen 23 ans, poids moyen 53 kg, taille moyenne 165 cm. À pareil âge, difficile de ne pas compter sur une majorité de "bombes". Jusqu’au-delà des années 1960, chez Air France, l’hôtesse n’avait pas droit au mariage, cause de licenciement. Les contingents – souvent jeunes filles de bonnes familles – ressemblaient donc bien à des prix de beauté.Aujourd’hui ? Le poids reste une condition, tant chez les hommes que chez les femmes. Mais tout le reste a volé en éclats. Restent l’uniforme et la façon de le porter.

Pas question chez Air France ni chez ses concurrents de se présenter débraillé, mal rasé pour les hommes ou échevelée pour les dames, dans un uniforme chiffonné. Mais si le look reste essentiel, il n’a plus les mêmes contraintes tatillonnes que connurent les hôtesses des décennies 1970 et 1980. L’exigence de l’allure les transformait en robots uniformisés. Malheur à l’hôtesse dont les cheveux frôlaient le col sur la Pan Am ou Air France ! Nos hôtesses mannequins (même à Air France) durent un temps porter des faux cils. Toutes étaient expertes en maquillage conventionné – elles le sont plus que jamais sur Emirates – à retoucher régulièrement en vol.  Au fil des années 2000, même si les "robotes" sont redevenues un peu plus humaines chez Air France ou American, l’uniforme impeccable, la coiffure codifiée, le maquillage de bon aloi, le déo et les ongles manucurés demeurent des valeurs sûres. Un rappel étonnant, cependant : ce n’est qu’à partir de 2005 qu’Air France autorisa son personnel navigant féminin à porter… le pantalon.

Et puis faut-il rappeler que la limite d’âge a été sans cesse reculée ? Des hôtesses sexagénaires ne sont plus si rares, ce qui ne les empêche pas de se montrer superbes. Bombes – surtout à bord –, peut-être pas. Mais femmes raffinées, oui.

Les hôtesses de l'air ont une vie de rêve

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Les escales restent "de rêve", le plus souvent. Un souci : elles sont beaucoup plus courtes. Si, naguère, les rotations pouvaient impliquer plus de dix jours à terre quelque part dans un paradis américain, au Brésil, au Japon ou en Guadeloupe, nos éternelles vacancières doivent désormais se plier aux rythmes accélérés d’escales éclair. Vingt-quatre, quarante-huit heures, trois jours peut-être selon la distance et la cadence, puis il faut réembarquer. Finies les semaines entières au palace, à la plage, plus d’invitations chez un prince rencontré en première classe.

Vite, vite, à peine débarqué, il faut organiser ses quarante-huit heures vitales, partir en groupe ou en solo visiter, pratiquer un peu de cheval par-ci, un rien de voilier par-là ou simplement rester à l’hôtel et profiter de son spa s’il fait chaud, froid ou simplement parce que l’on est épuisé par des vols long-courrier répétés.

Et puis ce beau programme connaît ses revers : on part pendant que la plupart sont en vacances, on ne connaît pas souvent la quiétude des week-ends, si le mariage du petit-cousin tombe un jour de rotation, on lui écrira une belle carte postale, si son conjoint n’est pas libre quand on est au repos, bonjour la vie de couple, et les enfants… on les voit au retour, quelques jours, avant de repartir à l’autre bout du monde. Elle se paie, l’escale de rêve minutée et épuisante !

Pour autant, la plupart des hôtesses/stews ne démissionneraient pour rien au monde. Vingt-quatre heures bien remplies à Los Angeles, en hôtel de classe, ce n’est pas donné à tout le monde.

Les hôtesses de l'air sont "nunuches"

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Voyez-vous ça… Eh bien parlez donc un peu aux PNC, vous verrez que vous n’avez pas affaire aux premiers venus ! Même si, comme dans tous les métiers, vous rencontrez à bord des profils de toute nature et des QI à géométrie variable, vous ne risquez pas de tomber sur des "nunuches" qui, au fil des vols, en ont plus appris sur la nature humaine qu’un PDG, peut-être !

D’abord, et pour ne parler que d’Air France, le diplôme minimal requis reste le bac. Un peu juste, pensez-vous ? Oui, car la plupart des recruté(e)s sont bac +2, +3 et au-delà, en fonction de leurs parcours. Un stew de ma famille a suivi une formation d’orthophoniste de cinq ans (master), est sorti 7e sur plusieurs milliers de candidats, a commencé à exercer pour finalement choisir la voie des airs par passion. Il en va de même des parcours tout aussi inattendus côté féminin. Telle hôtesse à laquelle vous vous adressez est susceptible d’aligner des diplômes un peu plus costauds que les vôtres et sans doute de parler au moins l’anglais mieux que vous.

Ensuite, on est recruté(e) sur épreuves après avoir décroché le CCA (Cabin Crew Attestation), formation théorique de 105 heures minimum, plus 36 heures au moins de pratiques définies par la DGAC. Une "nunuche" n’a aucune chance de franchir le cap…