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La justice s'intéresse actuellement au financement d'une villa acquise en 2012 par Jean-Marie Le Pen et deux de ses filles, Yann et Marine. Plus de détails sur cette nouvelle affaire. 

Les affaires s’accumulent pour les Le Pen. Le président d’honneur du Front national et deux de ses filles, Yann et Marine, sont en effet soupçonnés par la justice d’avoir détourné des fonds publics pour financer l’acquisition d’une villa en 2012. Située à Rueil-Malmaison et appelée "la Bonbonnière", cette résidence appartenait autrefois à l’épouse de Jean-Marie Le Pen, Jany. Cette dernière l’a vendue à la fin des années 80, puis a changé d'avis. Elle s’est alors engagée "dans un véritable bras de fer pour tenter de la racheter au prix de l’époque, soit 336 000 euros", explique Le Figaro. Le journal rapporte également que cette "acquisition s'est faite au terme d'un très long contentieux juridique, qui a abouti sur un protocole d'accord en 2012: cela ne laissait qu'un mois aux Le Pen pour acheter la propriété. Le patriarche et ses deux filles Marine et Yann en sont devenus propriétaires dans les temps, à hauteur respectivement de 50%, 25% et 25% chacun". Montant de l’achat : 700 000 euros, révèle Le Point. Jusque-là rien d’alarmant. Sauf que, et toujours selon Le Figaro, un virement de 600 000 euros en provenance du microparti Cotélec a été fait sur le compte de Jean-Marie Le Pen "de manière concomittente à la date à laquelle la décision de justice a été rendue".

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Les explications de Jean-Marie Le PenUn curieux hasard qui a alerté la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Cette dernière soupçonne en effet que Jean-Marie Le Pen et ses deux filles ont détourné des fonds publics pour acquérir un bien personnel. Or, la loi sur le financement des partis politiques est très claire à ce sujet : l’argent des micropartis ne peut pas servir à des besoins privés ou à des fins d’accroissement de patrimoine, rappelle le quotidien.

"Je demande ce jour à mon avocat, Me Joachim, de poursuivre cette diffamation par toutes voies de droit", a annoncé le président d’honneur du FN mercredi soir sur iTélé. "ll s’agissait d’un emprunt électoral de la campagne européenne qui a été remboursé à Cotélec. L’achat de cette maison a eu lieu en 2012, et le prêt a eu lieu en 2014", a-t-il expliqué, agacé. De son côté, Marine Le Pen a simplement assuré qu’elle avait "financé (s)a part de l’acquisition".

Le père et la fille son déjà visés par une autre enquête de la HATVP portant sur la "sous-évaluation manifeste" de leur patrimoine.

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