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Alors que le second tour de la présidentielle se profile, quelles sont les mesures proposées par les deux candidats qualifiés concernant les trois thèmes majeurs pour les Français.
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L'emploi

Sur l'emploi, Emmanuel Macron prône un plan d'investissement de 50 milliards d'euros dont 15 milliards pour la formation des chômeurs et jeunes sans qualification. Le candidat souhaite en outre l'instauration d'un bonus/malus pour les entreprises abusant des CDD courts.Pour aider les entreprises et les inciter à embaucher, Emmanuel Macron propose deux mesures clés : le remplacement du CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) par une série d'allègement de charges pérenne (baisse des cotisations sociales employeurs de 6 points et jusqu'à 10 points au niveau du  SMIC ) et la baisse de l'impôt sur les sociétés de 33,3 à 25 %. 

De son côté, Marine Le Pen veut alléger les charges sociales et la fiscalité des TPE PME  afin de permettre aux entreprises d'embaucher plus. L a première embauche d'un jeune de moins de 21 ans serait totalement exonérée de charges pour un délai de deux ans. Enfin, Marine Le Pen souhaite mettre en place une taxe sur l'embauche de salariés étrangers afin de favoriser le recrutement national. De manière générale, Marine Le Pen veut créer "une cercle vertueux" pour les entreprises en mettant en place un plan de ré-industrialisation et en soutenant les entreprises françaises face à la concurrence internationale.

Le pouvoir d'achat

La présidente du FN veut défiscaliser les heures supplémentaires, instaurer une "prime de pouvoir d'achat" à l'endroit des salariés et retraités aux revenus mensuels inférieurs à 1500 euros, porter à 1 000 euros l'allocation adulte handicapé, tout comme le minimum  vieillesse. Elle veut restreindre les allocations familiales aux familles françaises et baisser les taux d'imposition des trois premières tranches de l'impôt sur le revenu. Dès son arrivée au pouvoir, Marine Le Pen entend également opérer une baisse immédiate de 5 % des tarifs du gaz et de l'électricité. 

Le programme d'Emmanuel Macron propose de transformer le RSA et de revaloriser la prime d'activité. Son programme prévoit une hausse de la prime d'activité de 50%, mais aussi une revalorisation de 100 euros par mois de l'allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse. Le candidat veut aussi améliorer la couverture santé : les lunettes, prothèses dentaires et auditives seront prises en charge à 100 % d'ici 2022. Enfin, mesure phare du candidat : 80 % des Français seront exonérés de la taxe d'habitation.

La sécurité

Marine Le Pen a fait du rétablissement de la sécurité l’une de ses priorités en prônant le "réarmement massif des forces de l’ordre" : en personnels (plan de recrutement de 15 000 policiers et gendarmes), en matériels (modernisation des équipements, des commissariats et des casernes, adaptation des armements aux nouvelles menaces), mais aussi "moralement et juridiquement" (notamment par la présomption de légitime défense afin notamment de "mettre en place un plan de désarmement des banlieues concernées et de reprise en main par l’État des zones de non-droit". La présidente du Front national veut par ailleurs rétablir progressivement le service militaire, créer 40 000 places de prison et expulser automatiquement les délinquants étrangers ainsi que les étrangers fichés "S".

Emmanuel Macron, lui aussi, s’est prononcé en faveur d’une augmentation urgente des effectifs : " ce sont 10 000 fonctionnaires de police et de gendarmerie qu’il faut recruter dans les trois prochaines années", a-t-il déclaré. Le fondateur d'"En Marche !" s'est aussi prononcé pour le rétablissement de la police de proximité. Le candidat à la présidentielle veut aussi ouvrir deux nouvelles écoles de police, la première de 1 000 places et la seconde de 500, "pour la formation initiale et continue des agents". Il propose aussi de créer 15 000 nouvelles places de prison. Dans la lutte contre le terrorisme, Emmanuel Macron veut recréer un renseignement territorial au maillage fin avec "un état-major centralisé du renseignement rapportant directement au Conseil de défense auprès du président de la République". Emmanuel Macron préconise aussi des centres pénitentiaires ad hoc pour les combattants à l'étranger, un renforcement de la coopération européenne en matière de sécurité et la création de 5 000 postes de policiers aux frontières au niveau de l'UE.