Quand les ex-ministres de François Hollande jugent son quinquennatAFP
"L'Obs" a interrogé pas moins de 17 ministres qui ont été dans les gouvernements Ayrault, Valls et Cazeneuve. Si tous louent les qualités de l'ex-chef de l'Etat, son bilan ne fait pas l'unanimité.

Au lendemain du départ de François Hollande, 17 ministres ont répondu à un questionnaire de L'Obs concernant leur expérience au gouvernement. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que beaucoup jugent sévèrement le quinquennat de l'ex-président.

Celui-ci est ainsi jugé comme "Non abouti" (Marie-Arlette Carlotti), "incompris" (François Rebsamen), "gâché" (Aurélie Filippetti), "inégal" (Barbara Pompili), "paradoxal" (Hélène Conway-Mouret) ou "frustrant" (Thierry Repentin). Selon l'Obs, les adjectifs positifs sont rares : Pierre Moscovici l'estime "honorable", Juliette Méadel "digne". "Courageux" et "ambitieux", osent malgré tout André Vallini et Najat Vallaud-Belkacem.

"Ce jour-là, il tient et gagne seul contre tous"

Cependant, François Hollande n'est pas la cible de leurs critiques, au contraire. Juliette Méadel juge ainsi qu'il "a été le visage digne et fort de la République française" lors des attentats. Quand Thierry Repentin salue sa pugnacité dans certaines négociations internationales : "Le dernier jour de la négociation du Tafta face à Obama, Barroso, Merkel, Cameron et d'autres, François Hollande n'a rien cédé. Ce jour-là, il tient et gagne seul contre tous."

Si tous saluent "l'historique" loi Taubira sur le mariage homosexuel, ils ne sont en revanche pas d'accord sur la loi Travail. Certains saluent des textes "pragmatiques" (Pierre Moscovici), "modernes" (Thierry Braillard), "progressistes" (Valérie Fourneyron), voire même "courageux" (Guillaume Garot), quand d'autres dénoncent au contraire des lois "incomprises" (Najat Vallaud-Belkacem), "déséquilibrées" (Carole Delga), voire "néfastes" (Aurélie Filippetti), "ravageuses" (Thierry Repentin) ou "suicidaires" (Marie-Arlette Carlotti).

L'affaire Cahuzac parmi les pires moments des ministres

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S'agissant de leur mandat ministériel, Pierre Moscovici se réjouit de son "combat pour l'intégrité de la zone euro" quand Barbara Pompili cite "sa" loi biodiversité. Quant à Axelle Lemaire, elle vante la création de la Grande école du numérique.

Enfin, les ex-ministres ont évoqué les moments les plus pénibles durant leur passage au gouvernement. Les attentats à Paris et Nice  les ont bouleversés. Ce sont ainsi les "pires souvenirs" d'Axelle Lemaire et Najat Vallaud-Belkacem. Pour Pierre Moscovici, son pire souvenir reste "l'affaire Cahuzac, et le mensonge de (s)on ministre délégué". L'épisode surréaliste de l'affaire Léonarda reste le pire souvenir de Marie-Arlette Carlotti. Barbara Pompili a été, quant à elle, "déçue" par le président "le jour où il a pris la parole" sur cette polémique.

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