Présidentielle 2017 : les programmes économiques des candidats© AFP
A un mois du premier tour de la présidentielle, (re)découvrez les mesures des candidats pour relancer l'économie française. Pour le tink-thank libéral iFrap, c'est le programme de François Fillon qui est le plus crédible.
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François Fillon

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Selon l'iFrap, un think-thank libéral, le candidat à la présidentielle qui a le programme économique le plus efficace est François Fillon, rapporte Le Figaro. "L e programme réformateur de Fillon apparaît comme le plus efficace", indique l'iFrap. "Il fait le choix d'une stratégie de baisse des dépenses publiques accompagnée d'un contre-choc fiscal d'ampleur, c'est-à-dire d'une baisse prononcée des prélèvements obligatoires qui stimule l'économie", précise l'iFrap.

S'agissant du programme économique de François Fillon, celui-ci souhaite que l'on puisse travailler plus, mais que les sociétés puissent aussi avoir davantage l'opportunité de licencier si nécessaire. Se disant admirateur de Margaret Thatcher, il veut supprimer les 35 heures et laisser les salariés et chefs d'entreprise négocier librement la durée de travail hebdomadaire. Mais dans la limite des 48 heures maximum posée par le droit européen.

Hausse de la TVA et baisse du nombre de fonctionnaires

Il veut par ailleurs supprimer un jour férié. Il veut simplifier le droit du travail autour de "disposition fondamentales" et "renvoyer le reste" à la négociation au niveau de l'entreprise. Enfin, il souhaite injecter 40 milliards d'euros pour alléger les charges des entreprises et baisser l'impôt sur les sociétés à 25 %, le tout financé par 2 points de plus de TVA. 

François Fillon souhaite pourvoir les 300 000 emplois "qui ne trouvent actuellement pas de candidats dans notre pays malgré le chômage de masse". Pour cela, il veut plafonner les allocations chômage à 75 % et les rendre dégressives "afin que l'indemnisation chômage permette un vrai retour à l'emploi". Par ailleurs, il souhaite, que la loi sanctionnant les refus successifs d'emploi soit appliquée. Il souhaite faire passer l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, en 2022. Et enfin, il veut 500 000 postes de fonctionnaires en moins à la fin de son quinquennat.

Emmanuel Macron

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Le candidat d'"En Marche !" propose "un grand Plan d'investissement de 50 milliards d'euros" sur 5 ans au service "des qualifications de tous les citoyens, de la transition écologique, de la révolution numérique, de la modernisation des services publics et de la rénovation urbaine". Emmanuel Macron veut soutenir l'investissement privé en baissant notamment l'impôt sur les sociétés de 33 à 25 % et créé un Fonds pour l'industrie et l'innovation de 10 milliards d'euros.

Pêle-mêle, Emmanuel Macron veut exonérer la taxe d'habitation pour 80 % des ménages, la fin des régimes spéciaux de retraites (sans changer l'âge de départ), réformer le système d'assurance chômage afin de se diriger vers une assurance chômage financée par l'impôt. Alors que le taux de chômage est retombé à 9,7% fin 2016 en France, Emmanuel Macron dit vouloir ramener celui-ci à 7% en 2022. Un objectif qu'il juge "réaliste" via sa réforme du marché du travail.

Il souhaite enfin supprimer 120 000 postes de fonctionnaires.

Marine Le Pen

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Marine Le Pen veut le rétablissement d'une monnaie nationale "adaptée à notre économie". Elle veut une taxe aux frontières pour financer une "prime de pouvoir d'achat" p our les personnes aux faibles revenus ou pour les retraités dont la pension est inférieure à 1 500 euros par mois. Cette prime d'environ 80 euros par mois serait financée par une taxe de 3% sur l'importation de biens et services. Pour doper le pouvoir d'achat en règle générale, la candidate envisage une baisse d'impôt de 10% pour les contribuables modestes et les classes moyennes.

Un programme qui fait la part belle aux Français

Au programme également : la revalorisation de 20% du minimum vieillesse (et de l’ASPA) qui sera toutefois "conditionné à la nationalité française ou à 20 ans de résidence en France". Une revalorisation de l’Allocation aux adultes handicapés, des pensions des anciens combattants et du point d’indice des fonctionnaires sont également prévues. La candidate souhaite également rétablir "l’universalité des allocations familiales" qui seront toutefois "réservées aux familles françaises". Enfin, Marine Le Pen promet une réduction de 5% des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité.

Pour relancer l'emploi, la présidente du FN veut exonérer "totalement de charges la première embauche d’un jeune de moins de 21 ans (…) pour un délai maximum de deux ans". La taxation des embauches d’étrangers doit aussi "assurer (…) la priorité nationale à l’emploi des Français". La candidate souhaite réduire les charges sociales des TPE et des PME qui bénéficieront par ailleurs d’un allégement de leur taux d’imposition sur les sociétés qui passera de 33 à 24%.

La durée légale hebdomadaire du travail sera maintenue à 35 heures mais des négociations de branches pourront la porter à 37 ou 39 heures. Marine Le Pen s'engage enfin à retirer la loi Travail et à fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans.

Benoît Hamon

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La mesure phare du programme économique est le revenu universel. Lors de la primaire de la gauche, il affichait sa volonté de mettre en place un revenu universel de 750 euros par mois pour tous citoyens majeurs, qu'ils travaillent ou non. Mais il a revu sa mesure : selon la dernière version du projet, une somme pouvant s'élever jusqu'à 600 euros sera versée de manière automatique à 19 millions de personnes gagnant moins d'1,9 smic. 

Répartir le travail et taxer les robots

Hostile à la loi Travail, Benoît Hamon veut l'amender, estimant que certaines mesures comme le compte personnel d'activité, le droit à la déconnexion, ou encore la garantie jeune allaient dans le bon sens. Il veut par ailleurs réduire le temps de travail, pour le "partager". Il veut également taxer les robots, qui remplacent progressivement bon nombre d'emplois. Benoît Hamon souhaite ainsi fixer aux robots un salaire fictif sur lequel l'Etat prélèverait un impôt réel. Un revenu qui permettrait de financer d'autres mesures, notamment le revenu universel. 

Jean-Luc Mélenchon

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Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon repose sur la relance, avec 273 milliards d'euros de dépenses publiques. Son projet s'appuie sur des emprunts massifs. Il souhaite, pêle-mêle, une augmentation du smic à 1 326 euros (contre 1 143,72 euros aujourd'hui) et celui des fonctionnaires, des contraintes supplémentaires pour les chefs d'entreprise. 

Il veut l'abrogation de la loi Travail, la "refondation démocratique" des traités européens, la mise en place d'un plan de transition énergétique (50 milliards d'euros) pour faire face à "l'urgence économique", et milite contre la privation d'entreprises publiques. Il est également un défenseur de la retraite à 60 ans.

Jean-Luc Mélenchon prône enfin un "protectionnisme solidaire" qui passerait notamment par des taxes douanières contre les pays qui ne respectent pas les normes sociales (travail des enfants, absence de droits syndicaux) ou environnementales.