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Un peu dépassé par les ralliements tous azimuts, le candidat à la présidentielle a posé ses conditions et entend rester le "maître des horloges". 

Chaque jour ou presque, Emmanuel Macron voit affluer de nombreux soutiens. Le dernier en date n'est autre que Manuel Valls qui a annoncé mercredi son intention de voter pour le fondateur d'"En Marche !", alors qu'il est censé soutenir Benoît Hamon. 

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Une armada de soutiens qui n'est pas sans poser de problème pour Emmanuel Macron. Mardi, celui-ci a donc convoqué une conférence de presse pour clarifier la situation, alors qu'il est régulièrement attaqué à gauche comme à droite sur l'hétérogénéité de ses troupes et sur son incapacité à gouverner s'il devait l'emporter en mai prochain.

Emmanuel Macron veut rester "le maître des horloges"

Durant sa conférence de presse consacrée à la "majorité de projet", l'ancien ministre de l'Economie a d'abord ironisé en taclant François Fillon et Benoît Hamon : "La question de la majorité ne se pose pas à nous mais à ceux qui ont déjà des frondeurs avant même les législatives".

Puis, Emmanuel Macron a tenu à clarifier sa situation, en affirmant vouloir rester "le maître des horloges". "Tous les soutiens sont les bienvenus mais un soutien vaut une voix, pas une investiture", a-t-il fait savoir. Avant de poser ses conditions : "C hacun de nos candidats sera investi sous la bannière de la majorité présidentielle et non d'une étiquette ancienne et devra se rattacher politiquement et administrativement à cette majorité". En clair, pour se faire élire avec son soutien, il faudra rompre avec sa précédente famille politique. Une mise en garde qui s'adresse particulièrement aux Républicains et socialistes qui l'ont rejoint ces derniers jours.

"Si Valls veut peser dans la future majorité, il n'a qu'à devenir député "En Marche !", qu'il dépose sa candidature à la commission d'investiture", a ironisé un macroniste, comme le rapporte le Huffington Post

Un gouvernement renouvelé

Emmanuel Macron a rappelé que pour la composition de son gouvernement, il plaidait pour "le renouveau des visages", semblant ainsi écarter le maintien du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui vient de le rejoindre. "Garant de la cohérence" de son mouvement, le candidat a une nouvelle fois exclu tout accord d'appareil, y compris avec le Modem de  son allié François Bayrou , et promis un gouvernement renouvelé et paritaire.

Son futur Premier ministre sera choisi "pour ses compétences et sa capacité à faire travailler ensemble" la majorité. "Je ne ferai pas mon gouvernement avec les états-majors des partis politiques", a encore prévenu l'ancien ministre de l'Economie en précisant qu'il serait "composé d'une quinzaine de ministres tout au plus, qui seront d'abord choisis pour leurs qualités et pour leur expérience (...) pas pour leur supposé poids politique". Avant de conclure : "Il faut en finir avec les ministres qui n'ont d'autre légitimité que celle d'un apparatchik".

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