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Par le passé, ces deux personllaités du Parti Socialiste ont été amenées à collaborer, et souvent dans la douleur.

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François Hollande a-t-il fait le bon choix en misant sur une bonne entente Valls/Royal ? Pari risqué au regard du passif des deux intéressés disent déjà certains. Si les relations ont parfois été (très) tendues entre le Premier ministre et la ministre de l’Environnement, le gouvernement pâtira-t-il pour autant de cette liaison dangereuse ?

"Elle n’a aucune culture du collectif"

Les méthodes de Ségolène Royal ont su énerver par le passé le nouveau chef de Matignon. À l’image de cette anecdote, racontée par Le Point, dans laquelle à l’issue d’une réunion houleuse avec la présidente de "Désirs d’avenir" qui se montrait parfaitement têtue, Manuel Valls arrivait à cette conclusion : "elle n’aime pas les rapports de force". Ce vif échange scelle la complexité des rapports entretenus entre les deux protagonistes.

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Même si Ségolène Royal peut compter sur le soutien de Manuel Valls pour le congrès de Reims, c’est dans la douleur que les deux se retrouvent dans le même camp. Pour l’actuel Premier ministre, la dame du Poitou la joue personnel prenant soin de se placer de façon à capter seule la lumière quitte à laisser les autres sur la touche. Tirant les conclusions de cette collaboration, Manuel avait alors lâché "elle n’a aucune culture du collectif".

Inversion des rôles

Durant cette période, c’est Ségolène Royal qui jouissait du statut de leader comme elle lui fit sèchement remarquer lorsque le maire d'Evry la critiquait dans la presse. "Tu m'attaques, tu attaques un leader du parti, ne parle plus de moi dans les médias" l’avait-elle averti alors que ce dernier ciblait la proximité qu’elle affichait avec le syndicaliste guadeloupéen Élie Domota à qui elle avait rendu visite en 2009.

Aujourd’hui en revanche, c’est bien Manuel Valls le personnage de premier plan. Même si ce dernier a pour mission de créer, à défaut d'avoir eu seulement à la conserver, un semblant d'harmonie gouvernementale, la cohabitation entre les deux personnalités pourrait être compliquée à première vue. Or, pendant l’affaire Leonarda, Ségolène Royal était l’une des rares responsables de gauche à soutenir publiquement Manuel Valls. Cette convergence de point de vue tient du fait que les deux ont en commun le fait d’être issus de la gauche dite de "la fermeté républicaine".

Même s’ils conservent quelques divergences de point de vue (sur le nucléaire ou les OGM) Ségolène Royal et Manuel Valls ont tous les deux intérêt à veiller à l’application de la feuille de route de François Hollande qui lui, reste le seul à fixer le cap.

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