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Dominique Venner, un intellectuel d'extrême-droite s'est suicidé ce mardi dans la cathédrale Notre-Dame, devant des centaines de touristes et de visiteurs, en se tirant une balle dans la tête. Un geste en réaction à l'adoption de la loi sur le mariage pour tous.

© abacapressPeu après 16 heures ce mardi, Dominique Venner, un intellectuel d’extrême-droite, s’est tiré une balle dans la tête en pleine cœur de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Avant de se suicider, l’essayiste a laissé une lettre à l’attention des enquêteurs sur l’autel. Fermement opposé au mariage pour tous, il a indiqué s’être donné la mort pour "réveiller les consciences". Dans un ultime post publié sur son blog intitulé "La manif du 26 mai et Heidegger", Dominique Venner  qualifie la loi sur le mariage pour tous d’"infâme" et de "détestable." Il condamne également le fait que, selon lui, la "France tombée au pouvoir des islamistes fait partie des probabilités" d’avenir. Il appelle aussi les manifestants du 26 mai à combattre contre "la réalité de l’immigration maghrébine". Dans une lettre laissée à son ami, le militant d’extrême droite Bernard Lugan, il écrit "Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. Je choisis un lieu hautement symbolique."

"Je me donne la mort pour réveiller les consciences assoupies"
Le "suicide pour faire passer un message politique" est un thème qu’il affectionnait particulièrement. En effet, dans l’un de ses derniers essais Le Choc de l’histoire, Dominique Venner évoque le suicide d’un intellectuel qu’il admire : Mishima. Selon lui, ce geste représentait "une protestation contre l'indignité où avait sombré son pays." Il a d’ailleurs ajouté, toujours dans le dernier post publié sur son blog : "Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines." Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, a qualifié ce geste de "drame sans précédent." Refusant tout rapport avec l’actualité politique du pays et notamment le mariage pour tous, il a surtout voulu témoigner son soutien.  "Je veux uniquement témoigner de la compassion (…) et ne me livrer à aucune analyse et aucune conjoncture" a-t-il déclaré hier à 18 heures.

Les premières réactions
Frigide Barjot, la porte-parole du mouvement anti-mariage pour tous a affirmé : "cela n'a rien à voir avec notre mouvement (…) qui ne célèbre pas la mort mais la vie et la procréation dans la joie, la paix sociale." Selon elle, Dominique Venner "se disait opposant mais il ne représentait que lui-même ou tout du moins un petit groupe de néo-païens et d’extrême-droite qui a un problème avec l’homosexualité." De son côté, Marine Le Pen a salué une dernière fois l’homme de 78 ans en publiant sur son compte Twitter ce message : "Tout notre respect à Dominique Venner dont le dernier geste, éminemment politique, aura été de tenter de réveiller le peuple de France."