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Officiellement désigné vainqueur de l'élection à la présidence de l'UMP lundi soir, Jean-François Copé a proposé le poste de vice-président à son rival, François Fillon.  Entre l'annonce du nom du nouveau chef de file du parti et cette récente proposition, les réactions fusent tant au sein même de l'UMP que chez les adversaires.
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Réorganisation. Officiellement élu à la tête de l'UMP lundi soir, Jean-François Copé a proposé la vice-présidence du parti à François Fillon ce mardi. S'imposant comme le rassembleur de l'UMP, Copé n'a pas caché sa volonté de travailler conjointement avec son rival. Sitôt après avoir appris sa victoire, il a en effet déclaré: "Mes mains et mes bras sont grand ouverts (...) Je n'ai ni amertume ni rancoeur. Ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à ce qui nous divise". La proposition a cependant été jugée "grotesque" par Eric Ciotti, le directeur de campagne du candidat perdant. Déjà lundi soir, François Fillon évoquait une "fracture morale et politique" au sein de l'UMP et demeurait quelque flou quant à ses intentions. "Je ferai connaître dans les jours qui viennent les formes que prendront mon avenir et mon engagement politique" , avait-il annoncé.

La droite resserre ses rangs
Interrogé sur ce point par Europe1, Henri Guaino, l'un des soutien de Jean-François Copé a mesuré les propos tenus par François Fillon. Selon lui, il n'est pas question de "fracture morale". Réaffirmant qu' "'il n'y a qu'une UMP ce matin, dans laquelle il y a des débats, des différences", il a ensuite rappelé que "ce n'est pas la première fois ; il y a eu Pasqua-Séguin d'un côté, Chirac-Balladur, ceux qui étaient pour et contre l'Europe. C'est la vie normale, naturelle d'un parti politique". Et de glisser: "J'appelle mon ami François Fillon, qui a toute sa place parmi nous, à faire preuve de la plus grande sérénité (…) laissons faire le temps pour panser les plaies".

Michèle Alliot-Marie a, elle, souligné que "les péripéties de l’annonce du résultat, 24 heures ce n’est pas beaucoup, ne doivent pas masquer la réussite démocratique de cette électio". Au micro d'Europe 1, l'ancienne ministre a insisté : "surtout quand on compare avec ce qui se fait dans d’autres partis, notamment au parti socialiste où ce sont quatre personnes qui se sont réunies pour désigner celui qui sera la tête". Et Bruno Le Maire sur la même radio de marteler: "On est tous là, dans notre famille politique, pour l'aider (ndlr: Jean-François Copé) à réussir, pour que l'on puisse s'opposer au parti socialiste et à François Hollande de manière efficace".

Marine Le Pen avait vu "la fracture"
Invitée de France Info ce mardi, Marine Le Pen a elle aussi repris le terme de "fracture". Après avoir rappelé qu'elle n'avait aucune quelconque préférence pour l'un ou l'autre des deux candidats, la présidente du Front National a poursuivi en expliquant : "j'avais, en revanche, théorisé depuis longtemps la fracture qui s'est révélée lors de ces élection. Ce que je j'avais pas prévu, c'est que tous ces dirigeant de l'UMP, qui disent en permanence lutter contre les socialistes, puissent leur ressembler autant". Selon elle, "ces gens sont ensemble alors qu'ils n'ont absolument pas les mêmes pensées politiques". De son côté, le député Gilbert Collard a estimé sur le plateau de BFMTV que si Copé a gagné "c'est qu'il a un peu respiré le parfum de Marine Le Pen".

La fin d'un "mauvais vaudeville" ?
Philippe Vigier, le porte-parole de l'UDI a, quant à lui, prévenu : "Il y aura certainement des lignes qui vont bouger dans les jours ou les semaines qui viennent. On a un boulevard devant nous". Non sans une certaine mauvaise foi concernant le précédent qui avait opposé Ségolène Royal à Martine Aubry en 2008, le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir a, lui, considéré que " l’UMP se comporte enfin de manière constructive" en mettant fin au"mauvais vaudeville" qui "n'honorait pas la démocratie".