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François Hollande et Manuel Valls devront faire face à une rentrée politique marquée par de (très) nombreux dossiers sensibles. Planet.fr fait le point sur les différents chantiers qui attendent l'exécutif.
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Jamais une rentrée politique n’a paru si chaude et incertaine pour l’exécutif. La croissance nulle, l’augmentation du déficit public (dépassant 4% du PIB), la situation internationale (dans le désordre, Proche-Orient, Ukraine, Irak pour ne citer qu’eux) ou encore le contexte politique français sont autant de difficultés qu’auront à surmonter François Hollande et Manuel Valls dès cette semaine. Planet.fr fait un point, non exhaustif, sur ces dossiers brûlants qui marquent cette rentrée politique.

La situation internationale

Alors que la France a récemment pris la décision de fournir l’armée kurde en artillerie lourde pour défaire les djihadistes de l’Etat Islamique en Irak, la situation internationale est particulièrement préoccupante. Outre la crise irakienne qui a forcé la France à réagir, le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël prend fin au moment où les tensions entre l’Union Européenne et la Russie concernant l’Ukraine ne cessent de croître.

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Dans son discours de commémoration du débarquement de Provence vendredi 15 août, François Hollande a ainsi appelé la Russie à "respecter l’intégrité territoriale de l‘Ukraine". Cette accumulation de dossiers sensibles s’annonce particulièrement compliquée à gérer pour l’exécutif dans la mesure où les choix diplomatiques de la France sur ces différents théâtres sont régulièrement contestés dans l’Hexagone (à droite comme à gauche).

La situation économique

La croissance nulle, le "boulet du chômage" comme le qualifient nos confrères duMonde ou encore le pacte de responsabilité sont également au menu de cette rentrée agitée. Abandonnant l’optimisme qui était de rigueur dans le discours gouvernemental, Manuel Valls évoque maintenant le "discours de vérité" et l’impératif de "lucidité". Et pour cause, la panne de l’économie Française touche la croissance, les déficits publics, le chômage ou encore la compétitivité entre autres. Seule la consommation ne stagne pas.

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Pour faire face à ces difficultés, l’exécutif entend poursuivre sa stratégie et aller au bout des réformes engagées en misant tout sur le pacte de responsabilité. Mais ce dernier, amputé de son volet social, ne pourra fournir le fameux "coup de pouce" fiscal aux ménages les plus modestes comme ceci était prévu. Or, il est prévu que l’Etat fasse un geste pour que les foyers en difficulté puissent en bénéficier dès janvier 2015.

Mais avec l’exigence de la Commission européenne de ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB, la manœuvre sera loin d’être aisée. Ce que la France pourra obtenir (dans la douleur) du conseil européen extraordinaire prévu le 30 août, soit un délai supplémentaire dans la réduction du déficit, jouera un rôle crucial dans les décisions qui seront prises à l’automne.   

La politique intérieure

Force est de constater que les résultats économiques de la France ne sont pas sont ceux escomptés par le couple Hollande/Valls. Ce faisant, il paraît de plus en plus délicat pour le gouvernement de pouvoir compter sur un soutien sans faille de sa majorité, loin s’en faut.

Au début du mois déjà, les radicaux ont menacé de quitter la majorité (à cause de la réforme territoriale). Cette fois-ci, ce sont les verts qui commencent sérieusement à se demander jusqu’où ils pourront supporter cette politique d’austérité qui ne dit pas son nom. De surcroît, les propos de Manuel Valls au JDD ont plus été compris comme de l’obstination que comme de la détermination.

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A l’heure où le pacte de responsabilité lui-même est contesté par les députés PS "frondeurs", la marge de manœuvre de l’exécutif pour concilier engagements européens et politique intérieure paraît particulièrement étroite. Avec un FN pressenti en hausse dans l’opinion et le retour quasi-annoncé de Nicolas Sarkozy prévu pour la rentrée, Manuel Valls et François Hollande n’ont pas fini de se faire des cheveux blancs...

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