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Après les nouveaux propos polémiques de Jean-Marie Le Pen et son entretien accordé au journal d'extrême droite "Rivarol", Marine Le Pen, excédée, entend lui barrer la route de la présidence de la région Paca.

La goutte d'eau qui fait déborder le vase. Les deux récentes sorties du président d'honneur du FN ne passent pas au parti. Pour la première fois, Marine Le Pen envisage des sanctions contre son père et les ténors du parti frontiste accablent le fauteur de troubles à l'unisson. Plus encore, la présidente a expliqué qu'elle s'opposerait à la candidature du patriarche aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

"Il a décidé de me faire chier jusqu'au bout !"

Si, en public, elle avait sobrement dénoncé les propos tenus par son père la semaine dernière, Marine Le Pen ne s'est a priori pas retenue en privé. Selon Le Canard Enchaîné, après que Jean-Marie Le Pen a qualifié les chambres à gaz de "détail de l'histoire" le 2 avril sur BFMTV, sa fille aurait lancé à ses amis : "Il a décidé de me faire chier jusqu'au bout !". Des tensions à leur paroxysme qui laissaient déjà penser que la présidente du FN s'opposerait à la candidature du patriarche aux régionales. "Il est fait pour être président de Région, comme je suis faite pour être danseuse de Crazy Horse !", aurait-elle ironisé.

Rivarol : la cerise sur le gâteau

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Mais le désarroi de Marine Le Pen a atteint des sommets à la découverte de l'entretien que son père, un peu lourd, a accordé au magazine d'extrême droite Rivarol. Publiée ce mardi, l'interview aborde des sujets aussi divers que le maréchal Pétain, les origines espagnoles de Manuel Valls et bien entendu, le "détail de l'histoire". Marine Le Pen a alors clairement décidé de faire barrage à la candidature de son père aux régionales.

"Son but est de me nuire"

Au journal Le Monde, Marine Le Pen a déclaré : "Je m'oppose à la candidature de Le Pen, parce qu'il est dans une spirale entre la stratégie de la terre brûlée et le suicide politique. Le FN ne veut pas être pris en otage de ses grossières provocations". Des propos qu'elle a ensuite étayés, en expliquant qu'un "bureau exécutif pour trouver le meilleur moyen de protéger les intérêts du mouvement" serait réuni. Par "meilleur moyen", entendez "meilleures sanctions". En évoquant une "crise sans précédent", Marine Le Pen tient pour le première fois des propos aussi critiques à l'égard de son père, qu'elle soupçonne de vouloir lui "nuire".

Les ténors du FN à l'unisson

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Au vu des réactions homogènes des cadres du parti frontiste, on se demande encore pourquoi le président d'honneur est toujours là. Sur Twitter, Louis Aliot a qualifié de "torchon antisémite" Rivarol, et de "scandaleux" les propos du Jean-Marie Le Pen.

A son tour, Florian Philippot a dégainé, en évoquant une "rupture politique (…) totale et définitive".

Gilbert Collard, auquel Jean-Marie Le Pen avait lancé un "ferme ta gueule Collard" la semaine dernière, a demandé à ce qu'il ne soit plus le président d'honneur du parti. Rien ne va plus au Front national. Finalement, ce dernier n'est pas différent des autres partis sur ce point : il semble facturé.

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